Climat, Air & Energie

Climat, Air & Energie

Le 11 septembre 2024 s’est tenue la formation sur le photovoltaïque organisée par FNE Ile-de-France avec la participation de l’AREC et de la Région. Voici ce qu’il faut retenir : 

Le photovoltaïque, c’est quoi ?

C’est un processus permettant de produire de l’électricité via la lumière du soleil. Cela est rendu possible par des dizaines de cellules photovoltaïques, généralement constituées de silicium, assemblées et connectées en série entre une couche de verre et de revêtement en polymère qui constituent ensemble un panneau photovoltaïque. Les cellules du panneau captent le rayonnement solaire et génèrent un courant électrique continu lorsqu’elles sont exposées à la lumière. Elles permettent une transformation directe de l’énergie lumineuse en énergie électrique.

Les panneaux photovoltaïques, qui regroupent entre 30 et 70 cellules selon les modèles, sont souvent installés sur des toits de logements, les toitures de parkings extérieurs ou dans des champs solaires. L’électricité produite peut être utilisée immédiatement, stockée pour un usage ultérieur, ou injectée dans le réseau électrique. Ce type d’énergie est considéré comme renouvelable et écologique, car il utilise une source d’énergie inépuisable : le soleil.
 

Schéma du processus de production d'énergie solaire

Les enjeux de l’installation de panneaux photovoltaïque en Île-de-France

  • Le photovoltaïque (abrégé PV) est une technologie faiblement polluante (absence d’émission de polluants ou de gaz à effet de serre, forte recyclabilité des matériaux utilisés) et qui observe un temps de retour énergétique très court
  • L’Île-de-France possède des gisements solaires qui, tous exploités, représenteraient 36,4% des consommations électriques de la région. Les habitations, commerces, bureaux et autres activités économiques constituent un grand potentiel mobilisable, soit trois quart du total des gisements régionaux. FNE Ile-de-France préconise l’installation de panneaux solaires sur des surfaces déjà artificialisées afin de préserver les espaces naturels
  • L’énergie solaire peut pourvoir à la fois aux besoins en électricité (solaire photovoltaïque) et en chaleur (solaire thermique)
  • De nouveaux records chaque année dans la production électrique francilienne, multipliée par 4 en 10 ans
  • Accroissement fort des besoins énergétiques franciliens (électrification grandissante de certaines mobilités, industries, etc)

Les freins au développement du photovoltaïque sur le territoire

  • Dépendance à la surproduction chinoise. En effet, la majorité des panneaux installés en France proviennent d’usines de fabrication en Chine.
  • Contraintes imposées par le Plan local d’urbanisme
  • Contraintes techniques (par exemple, certains procédés d’installation requiert une certification comme ceux sur les toitures en Zinc)
  • Part de l’électricité photovoltaïque dans la consommation brute d’électricité encore faible et une consommation totale en baisse, particulièrement depuis 2019 (hausse du coût de la vie, etc)

Les leviers et opportunités du photovoltaïque dans la région

  • Participation à la nécessaire transition énergétique et à l’adaptabilité des aménagements aux dérèglements climatiques en cours, (développement dans le chauffage, la mobilité, le secteur agricole). La formation détaille les différents scénarios nationaux pour atteindre la neutralité carbone et les objectifs de production en énergies renouvelables spécifiques à l’IDF
  • Potentiel de réappropriation locale des questions énergétiques (possibilités d’investissements participatifs dans des coopératives citoyennes locales, autoconsommation collective)
  • Baisse des coûts pour les énergies vertes (forte compétitivité)
  • Existence de plusieurs primes et subventions à l’installation

Pour aller plus loin : 

Outil info/intox sur le photovoltaïque : découvrez le photoscope

Liaison n°197 : Pour une sobriété énergétique durable

Article web FNE IDF : Photovoltaïque : définition, enjeux et impacts

Article web RTE : Pourquoi le développement des EnR est-il incontournable ?
 

Le compte rendu de la formation sera disponible prochainement.

Si vous avez manqué notre événement, vous pouvez consulter le différé de la formation ici :

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Panneaux solaires avec en fond un ciel bleu et des nuages
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1. Préambule.  

À compter du 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi antigaspillage de 2020, le tri des biodéchets est généralisé à tous : professionnels et particuliers.  

Sont concernés notamment les déchets alimentaires, aussi appelés « déchets de cuisine et de  table », produits par les ménages ou les professionnels de la restauration.  

Ces déchets, qui représentent une ressource importante en matière et en énergie, doivent être  valorisés spécifiquement, pour garantir une bonne qualité de traitement alors que leur élimination  actuelle par incinération ou par mise en décharge est un gaspillage énergétique et un contresens  écologique.  

Par ailleurs depuis le 1er janvier 2012, les personnes qui produisent ou détiennent une quantité  importante de biodéchets ont l’obligation de trier ces biodéchets et de les faire valoriser dans des  filières adaptées. Cette obligation qui s’est renforcée jusqu’à ce 1er janvier 2024 date à laquelle tous  les acteurs professionnels doivent trier leurs biodéchets sans seuil minimum.  

Dans son état des lieux de juillet 2023 l’ORDIF note cependant la faiblesse du chemin parcouru  depuis les premières incitations au tri des biodéchets, comme dans le respect des échéances  règlementaires. En juillet 2023 peu de collectivités avaient mis en place des actions d’envergure,  même si marginalement certaines d’entre elles avaient mis en œuvre des opérations « pilote » à très  petite échelle.  

De la même manière, à dire d’expert, les obligations imposées aux gros producteurs de déchets  alimentaires n’étaient pas respectées, faute de contrôles et de sanctions, y compris pour les acteurs publics.  

11,5 kg triés par habitant constituent la part méthanisée des biodéchets, dans le cadre de l’objectif de l’ORDIF visant une réduction de 50 % des biodéchets non triés. (Figure-1) 
 

Figure-1 

A l’échelle du SYCTOM et des 5,7 millions habitants de son territoire, ce sont ainsi à minima près de  66 000 tonnes de biodéchets méthanisables qui seraient collectées chaque année par le service  public, Le SYCTOM évaluant par ailleurs ses besoins de valorisation à hauteur de 100 000 tonnes par  an.  

Il appartient ainsi aux collectivités de se mettre enfin en ordre de marche pour atteindre ces  objectifs de collecte. 

 

2. Impact environnemental du projet.  

Pour l’Autorité environnementale, les principaux enjeux concernant l’environnement et la santé  humaine sont les suivants :  

• la protection de la ressource en eau sur les sites d’épandage ;  

• les nuisances (bruit, odeurs, trafic…) ;  

• la gestion de déchets valorisables, les déchets alimentaires ;  

• le bilan des émissions de gaz à effet de serre du projet et l’atténuation du changement  climatique  


2.1. Digestat.  

Les préconisations et questions sans réponse :  

Epandage en  

Normandie 

Il n’est pas donné de justification sur la nécessité de transférer le digestat  en Eure et Eure-et-Loir, alors que le Val d’Oise plus proche de Gennevilliers  aurait pu également le recevoir. 

Qualité agronomique  du digestat 

Il aurait été utile de connaître les retours d’expérience de l’éco-centre Ikos  Fresnoy-Folny (Seine-Maritime) exploité par PAPREC en partenariat avec  NATUP, en particulier pour l’impact du digestat sur la qualité des sols 

Ressource en eau 

Les avis de l’ARS Centre-Val-de-Loire, de l’ARS Normandie, de  l’hydrogéologue sont positifs aussi bien pour les impacts sur les milieux  naturels que sur le périmètre de protection des captages. 

Qualité de la collecte 

Même si la collecte n’est pas de la compétence du SYCTOM, le syndicat doit  avoir un objectif de contrôle de qualité sur les intrants en particulier pour  les déchets ménagers collectés dans le « diffus » (Point d’apport volontaire  et collecte en « porte à Porte »).  

Une caractérisation des flux entrants est à mettre en place pour  « qualifier » des processus de collecte qui seront hétérogènes. 

Processus de  

déconditionnement 

Ce processus est essentiel en particulier pour les flux « Tiers ».  Il est essentiel de préciser l’origine de ces flux qui représenteront les plus  gros volumes de biodéchets encore emballés :  

• rebus de fabrication agroalimentaire,  

• invendus de supermarché ou de plateformes logistiques,  • biodéchets issus de la restauration 


2.2. Bruit.  

2.2.1. Zones d’épandage.  

Lié à l’ensemble des activités agricoles, l’impact de l’épandage n’est pas significatif.  

2.2.2. Site de Gennevilliers. 

L’Autorité environnementale rappelle que Les principales sources sonores actuelles sont le trafic  routier, les entreprises voisines et le trafic aérien. Les seuils réglementaires de nuit en limite du site  (60 dB(A)) sont déjà dépassés sur trois des quatre extrémités de la parcelle d’implantation (62,5 à  65,5 dB(A)).  

Le mémoire en réponse à l’Autorité environnementale (Ae) apporte en particulier les réponses aux  justifications demandées par l’Ae concernant les émergences en ZER (Zones à Emergence  Règlementée).  


2.3. Odeurs.  

Deux niveaux de contrôles sont à mettre en œuvre :  

• Les jurys de nez, seuls capables de mesurer l’impact sur le cadre de vie des riverains et  pouvant déclencher un arrêt de l’exploitation dans le cadre de procédures contraignantes.  
• Les contrôles technologiques de performance en particulier pour l’hydrogène sulfuré et les  composés organiques volatils.


2.4. Transport  

L’étude d’impact (Tome-9/Partie-4) donne un aperçu du trafic de poids lourds aux horizons 2025 et  2035. La livraison des intrants est uniquement organisée par voie routière.  

En Comité d’administration du SIGEIF du 21 mars 2022, Mr Césari (SYCTOM) avait pourtant  annoncé : « Le transport est prévu par barges avec une double sécurité de caisson hermétique. Les  chargements à Ivry, à Romainville se feront sous des sas à pressurisation. L’utilisation des camions  est limitée au strict minimum pour approvisionner l’unité. Les barges de digestat n’attendront pas à  quai trop longtemps. »  

Pour rappel le centre de transfert du SYCTOM à Romainville est dimensionné pour le transit de  40 000 tonnes de déchets alimentaires par an, et participera pour une grande part au  fonctionnement de cette usine. Le transport par voie fluviale vers Gennevilliers est un mode de  transport qui ne peut être écarté.  

Alors que les alternatives au transport routier par la voie fluviale doivent être favorisées, en  particulier pour les unités de traitement et de transfert à proximité des axes tels que la Seine et le canal de l’Ourcq, l’approvisionnement par voie routière doit être revu pour le projet de  Gennevilliers.


2.5. GES.  

2.5.1. Unité de traitement.  

La qualité de la collecte des biodéchets issus des ménages est importante à mesurer pour éviter les  indésirables qui retourneront vers l’incinération et dévalueront l’impact du tri des biodéchets.  Les biodéchets issus des tiers apporteront une part d’emballages très supérieure à celle des  ménages. Cet impact doit apparaître dans l’évaluation des GES issus du processus mis en place à  Gennevilliers. 

L’étude d’impact (Tome-9/Partie-4) indique que les fuites de méthane pour l’ensemble de l’unité de  Gennevilliers correspondent à 1% du méthane produit, avec une incertitude de 300%.  Cette incertitude doit être levée pour une mesure concrète du méthane émis sur le site et la mise  en œuvre des mesures adaptées pour réduire le taux annoncé de 1%. 

2.5.2. Digestat.  

Le digestat issu de la méthanisation contient encore de l’ammoniac et du méthane. Le compostage  du digestat, pratiqué dans certaines unités de méthanisation, permettrait d’éliminer ces émissions.  Pourquoi ce mode de traitement n’a-t-il pas été retenu sur le site de Gennevilliers, ou celui de  Limay ?  


2.6. Implantation de l’usine.  

Le traitement des biodéchets au plus près de leur lieu de production est essentiel, en particulier pour  éviter les nuisances liées au transport. L’implantation sur des sites déjà artificialisés est par ailleurs  tout aussi essentielle dans l’application du ZAN (Zéro Artificialisation Nette). Le site d’HAROPA Port est tout à fait adapté à ce type d’activité.  


2.7. Risques technologiques.  

2.7.1. Avis de la BSPP (Préfecture de Police)  

Le projet de méthaniseur se situe dans un environnement très dense de sites ICPE et SEVESO. Cette  proximité doit être prise en compte, en particulier en fonction des effets « domino » associés à la  présence des activités industrielles du port, du stockage de substances dangereuses, d’erreurs  humaines ou actes de malveillance.  

Après un premier avis défavorable la BSPP a émis un second avis favorable sur les bases suivantes.  

Les modélisations réalisées pour l’étude de danger démontrent que des effets thermiques et de  surpression sortent du site et atteignent la parcelle exploitée par la société Mazeau. Cependant, au  vu de type d’activité exercée sur cette parcelle (tri de déchets inertes) et de sa densité d’occupation  qui est moindre, la situation semble acceptable quant aux conditions d’intervention des sapeurs pompiers. Cet avis est toutefois subordonné au maintien en l’état des aménagements et de l’activité  exercée par la société Mazeau.  

Pour la BSPP  

• Aucun effet domino interne ou extérieur au site n’est à redouter  

• Les effets générés par les accidents majeurs retenus sont estimés acceptables selon la grille  d’évaluation des risques qui tient compte des probabilités de survenue de tels accidents 

2.7.2. Avis de l’Autorité environnementale.  

Compte tenu de la configuration du site (surplomb du site par un viaduc routier à fort trafic) et de la  nature des dangers (nuages de gaz toxique, inflammable ou explosif), il est nécessaire de considérer  les zones de danger dans un espace à trois dimensions et non deux comme calculé dans l’étude  d’impact. Une appréciation de la cinétique des phénomènes dangereux permettrait de mieux  évaluer la vulnérabilité de certains enjeux et en particulier, des conducteurs des véhicules  empruntant le viaduc, pour en déduire des mesures spécifiques de maîtrise du risque.  La recommandation de l’Ae nécessitant de « déterminer les zones de danger dans un espace à trois  dimensions centré sur l’unité de méthanisation et d’évaluer la cinétique des phénomènes  dangereux considérés », n’a pas été fourni dans l’étude d’impact.  


3. Impact financier du projet  

3.1. Investissement  

Le tableau ci-après fait une comparaison entre le projet de Gennevilliers et l’unité de traitement de  la SEM (Société d’Economie Mixte) Sem’Soleil à Montbrison1.  

Figure-2 

 

L’investissement à la tonne traitée est 46% moins élevé à Montbrison qu’à Gennevilliers, alors que  le coût du MWh produit est pour sa part 73% moins élevé. Ces écarts de coût supportés par le  service public doivent être explicités.


3.2. Coût pour les collectivités.  

Le compte d’exploitation prévisionnel du projet (Figure-3) fait une différence entre le tarif appliqué aux biodéchets issus du SYCTOM et les biodéchets issus des tiers.  

Ce tarif doit être changé pour favoriser la collecte par le service public. Le tarif facturé au SYCTOM ne  peut être au dessus de celui facturé aux flux issus des tiers, qui par ailleurs sont pour la plupart  préemballés, nécessiteront plus d’énergie pour le déconditionnement, génèreront plus  d’indésirables.  

Figure-3 

Par ailleurs :  

En premier lieu alors que le SYCTOM traite à ce jour par incinération la quasi-totalité des OMR de  Paris, des départements de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, la mise en œuvre de la collecte  sélective des biodéchets a diversifié les opérateurs de collecte et de traitement par compostage ou  méthanisation. Il n’y a aucune certitude pour affirmer que la part « captive » du SYCTOM sera  entièrement traitée à Gennevilliers. En particulier ces nouvelles dispositions seront mises en  concurrence avec les filières organisées à ce jour pour la collecte et le traitement qui garantissent  des coûts de traitement inférieurs à 90€/tonne. Un déséquilibre entre les collectivités va s’installer  qui ne peut être acceptable.  

En deuxième lieu, en 2027 ce sont près de 28 000 tonnes de biodéchets des tiers qui seront traités  sur l’usine de Gennevilliers :  

• Aucune perspective n’est annoncée pour déterminer comment seront traités ces déchets à partir de 2031, alors que l’unité de Gennevilliers est particulièrement adaptée à leur  traitement.  

• Aucune perspective ne peut garantir que la loi du marché incitera les collectivités à faire  traiter leurs propres déchets à Gennevilliers plutôt que sur les autres sites de traitement qui  se seront développés à cette date, spécifiquement pour des motifs financiers.  

• Aucune perspective ne permet d’affirmer que le mix « biodéchets du SYCTOM/flux tiers » ne  persistera pas à Gennevilliers après 2031.  

Le tarif facturé aux collectivités doit se rapprocher du tarif pratiqué par le SYCTOM pour  l’incinération qui était de 103€/tonne en 20232 . Ce tarif doit tenir compte des alternatives déjà présentes sur le marché Francilien. 

FNE Ile de France émet un avis favorable à ce projet accompagné des préconisations suivantes :  

• Mieux mettre en œuvre le transport fluvial.  

• Mettre en place l’ensemble des moyens évitant les nuisances, en particuliers olfactives.  

• Adapter le tarif appliqué aux collectivités associé à la qualité de la collecte.  

• Il appartient aux collectivités de bien se mettre en ordre de marche pour atteindre les  objectifs de collecte. 

Sources : 

1https://montbrison.cvegroup.com/

2https://www.syctom-paris.fr/fileadmin/user_upload/37685_Syctom_RA_2023_et_Financier.pdf

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triés par habitant constituent la part méthanisée des biodéchets, dans le cadre de l'objectif de l'ORDIF visant une réduction de 50 % des biodéchets non triés.

Une enquête publique portant sur le projet de révision du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) sur l’ensemble du territoire de la région d’Île-de-France, était ouverte du lundi 26 février 2024 à 8h30 jusqu’au mercredi 10 avril 2024 à 17h, à la demande de la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement, de l’Aménagement et des Transports (DRIEAT) d’Île-de-France, responsable de projet.

Notre contribution propose des ajouts, modifications, et précisions au Plan de Protection de l’Atmosphère pour démontrer que la qualité de l’air est un enjeu majeur pour la santé des franciliens.

La pollution de l’air est responsable de milliers de morts en Ile-de-France chaque année : 3680 décès attribués à une exposition prolongée au NO2 (chiffres ORS 2019) et 6260 décès attribués à une exposition prolongée aux PM2,5 (chiffres ORS 2019). 

 

Une évaluation incomplète des risques liés à la pollution de l’air 


Ainsi, nous mettons en avant ces points qui nous semblent primordiaux pour le PPA4 : 

  • Le PPA4 ne réalise pas d’évaluation complète des risques à la fois sanitaires, sociaux et économiques liés à la pollution de l’air en Ile-de-France. 
  • Le PPA4 ne prend pas en compte tous les polluants atmosphériques dangereux pour la santé humaine et la biodiversité. 
  • Le PPA4 n’anticipe pas le futur abaissement des seuils réglementaires d’exposition qui prendront effet en 2030. Les franciliens qui respireront un air de mauvaise qualité cette année-là seront près de 10 millions. Si l’on prend les préconisations de l’OMS de 2021, tous les franciliens seront concernés. 
  • Le PPA4 n’intègre aucune quantification complète des expositions. 

L’impact sanitaire de la pollution atmosphérique en Ile-de-France est donc largement sous-estimé. Les impacts sociaux et économiques ne sont pas intégrés au PPA4

Un diagnostic incomplet pour une gestion des risques insuffisante

Le PPA4 n’a que des objectifs très limités puisque la comparaison avec le scénario “au fil de l’eau” (FDE, aucune action) montre que les gains de réductions par rapport à 2018 des émissions d’oxydes d’azote (36% (FDE) / 38 % (PPA4)) et de particules fines (14 % (FDE) / 18 % (PPA4)) seront faibles

Les mesures annoncées dans le PPA4 manquent de clarté et d’ambition et ne mettent pas en œuvre la séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC). Des pans entiers abordés dans le PPA3 sont laissés de côté, en particulier aucune mesure n’est prévue dans le domaine agricole pour réduire les émissions d’ammoniac. Les émissions de particules liées au chauffage au bois augmentent fortement et les effets du fonds Air-Bois sont inefficaces. La gestion des risques sanitaires, sociaux et économiques liés à la pollution de l’air est donc incomplète et alarmante

Une mise en place incertaine des mesures  

Dans sa mise en œuvre, le PPA4 manque de plan de financement, d’indicateurs de suivi quantitatifs et d’articulation avec d’autres plans tels que le PREPA et les PCAET. Il est inquiétant de constater ces nombreux manquements face à une telle urgence sanitaire. 

Notre avis 

Ce plan n’a qu’un seul but : montrer à l’Union européenne et au Conseil d’Etat que des actions sont entreprises pour réduire la pollution de l’air et éviter une nouvelle condamnation. La santé des franciliens et des écosystèmes est totalement oubliée de ce PPA4

En conséquence, France Nature Environnement Ile-de-France donne un avis défavorable à ce plan et présente, dans son avis, les manquements et des propositions d’amélioration du PPA4.

Notre contribution relative à l’enquête publique pour le PPA4

Dans ce cadre, FNE IDF et ses associations adhérentes se sont mobilisées dès le début de la révision du PPA4 . Après notre contribution (lien), retrouvez les contributions à l’enquête publique des différentes associations membres du réseau FNE IDF ci-dessous : 

Fédérations départementales 

Associations adhérentes

Pour aller plus loin 

Retrouvez toutes les informations sur le site internet de l’enquête publique en cliquant ici.

Pollution de l'air toxicité Ile de France
Informations du document

Avis de FNE Ile-de-France sur le PPA4 

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Le numérique comme les autres secteurs émetteurs de Gaz à Effet de Serre doit agir sur le volet de la sobriété.

Face à l’émergence de ces data centers dans notre région et aux risques qu’ils posent pour l’environnement, FNE Ile-de-France a décidé de rassembler différents experts du sujet lors d’un événement le 13 novembre à l’Académie du Climat. Cet événement a notamment été l’occasion pour nos intervenants de présenter la situation actuelle des data centers en Ile-de-France, les perspectives pour les années à venir ainsi que les risques qu’ils représentent mais également des pistes pour appréhender leur croissance rapide dans notre région. Découvrez dans cette note de position pourquoi nous estimons que la région Ile-de-France doit s’axer sur la sobriété face à la quantité de data centers sur son territoire.

Qu’est-ce qu’un Data Center ?

Un Data Center est un bâtiment sécurisé contre l’intrusion et les risques naturels et technologiques, abritant différents équipements électroniques (routeurs, commutateurs, ordinateurs, équipements réseaux et télécommunications, serveurs, des contrôleurs d’interface réseau, baies de stockage ou disques durs), des ordinateurs, des équipements de télécommunications. Il sert à traiter, organiser, sécuriser, et conserver des données informatiques.

D’autre part, ils sont dotés de systèmes de distribution du courant électrique, de dispositifs de sécurité et de contrôle de l’environnement (climatisation).

LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE DE L’ILE-DE-FRANCE VA PRESQUE DOUBLER D’ICI 2040, ESSENTIELLEMENT DU FAIT DE L’IMPLANTATION DES DATA CENTERS.

L’Ile-de-France, une zone dense en data centers

  • Il existe environ 170 data centers en Ile-de-France allant d’une surface qui va de 200 m2 (Cogent au sud de Paris) à 66000 m2 (TeleHouse 3 à l’ouest de Paris), soit un peu plus du tiers référencé sur tout le territoire français.
  • La région Île-de-France est l’une des plus attractives d’Europe pour l’accueil des data centers, au 4ème rang européen, derrière Londres, Francfort et Amsterdam, et devant Madrid (Des chiffres qui évoluent très vite). 
DATA CENTERS EN IDF
Source : Répartition des Data Centers en Ile-de-France - Institut Paris Région.

Globalement, de nombreux motifs plaident pour un renforcement de la position de l’Île-de-France sur le marché européen des data centers. Dans un rapport de 2021, le leader international des data centers de colocation Equinix identifie Paris au sein du marché européen, comme le « centre métropolitain qui connaît la croissance la plus rapide et un important écosystème pour les secteurs du transport, de l’énergie et des services publics ». Les raisons principales :

  • Des réseaux de transports divers et nombreux,
  • Des politiques publiques nationales et locales volontaristes,
  • Un maillage électrique fiable,
  • Un réseau dense de sous-traitants,
  • Une bonne qualité de sécurité informatique.

L’impact environnemental

L’écosystème numérique serait responsable de 2 % à 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. En 2040, cela pourrait représenter 7%, bien plus que les émissions prévues de carbone du transport aérien, 4.2%.

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale est connectée. Avec les développements démographiques, économiques et techniques, cette proportion d’utilisateurs, souvent addictifs aux multiples sollicitations numériques générées par les GAFAM principalement, devrait inéluctablement augmenter.

Pour autant, la multiplication des constructions de data centers sous leur forme actuelle, est-elle tenable et compatible avec l’objectif de la neutralité carbone en 2050 ?

Les préconisations de FNE Ile-de-France à propos de l’implantation de data centers en Ile-de-France

  1. A l’aide de matériaux recyclables, construire les data centers avec des normes architecturales de qualité, sur des surfaces industrielles ou résidentielles déjà bétonnées pour éviter les effets négatifs sur la biodiversité, éviter de perturber les écosystèmes et la dégradation des ressources en eau.
  2. Alimenter ces centres de données avec des énergies renouvelables : l’éolien, l’hydraulique ou le photovoltaïque. Les GAFA (sauf Amazon), font déjà tourner les leurs à 100% aux énergies renouvelables. Ils sont conçus avec en prenant en compte la gestion de l’eau et de l’énergie ou la faible production de CO2 dès leur conception. On les appelle les “Green Data Centers”. En complément, ils utilisent des technologies à faible consommation d’énergie et/ou des EnR comme énergie, et qui réduisent donc au mieux leur impact sur l’environnement. Enfin, investir dans des contrats d’achat d’énergie renouvelable peut garantir une utilisation de sources d’énergie propres.
  3. Récupérer et réutiliser la très forte quantité de chaleur émise. L’idée est de tirer parti au maximum des calories émises par les machines pour la valoriser et ainsi en faire de véritables sources de calories. Rejeter cette chaleur en pure perte est un non-sens écologique. Des pompes à chaleur permettent de récupérer les calories sous une forme exploitable. Plus cette élévation de température est faible, meilleur est le rendement. Cette chaleur doit être exploitée quelque soit la saison. Produire de l’eau chaude sanitaire à 65 °C toute l’année est un bon exemple car cela sert aussi en été. Alimenter un réseau de chaleur à 90°C peut sembler intéressant, mais Il y a 2 écueils : le rendement de l’installation est plus faible (plus grand écart de température) et le réseau de chaleur doit fonctionner en toute saison, ce qui n’est pas forcément le cas en été.
  4. Il a été démontré que 77% des serveurs des data centers sont suréquipés (étude Control Up), que des appareils électroniques tournent quelquefois à vide**. Il serait souhaitable que des contrôles extérieurs réalisés par un organisme indépendant, puissent avoir lieu,
  5. Réutiliser et recycler obligatoirement les équipements obsolètes ou défectueux.
  6. Conditionner aux aides de l’État et des collectivités locales, la construction de data centers « vertueux »,
  7. Une grande partie de la population ignore, ou ne veut pas connaitre, les conséquences d’une utilisation déraisonnable de l’internet. Par des campagnes d’informations, les pouvoirs publics doivent sensibiliser et éduquer dès l’école, les populations sur des bonnes pratiques digitales.
  8. Des masses considérables de données stockées en data centers, ne sont jamais utilisées, et donc inutiles (mails, archives, etc …). En revanche, elles sont souvent exploitées à des fins commerciales, et cela participe donc aux consommations d’énergies considérables de ces data centers. Il y aurait donc lieu d’encadrer cette pratique afin que le prix du service tienne compte du coût environnemental.

*En 2019, Microsoft et Naval Group ont inauguré un programme expérimental consistant à immerger en mer des datacenters. Une infrastructure compilant plus 864 serveurs a ainsi été plongée sous 35 mètres de fond au large des îles Orcades, au nord de l’Écosse. L’objectif étant maintenant d’étudier le cycle de vie des serveurs, puis de créer une installation plus grande.

**Facebook a adopté un système (Autoscale) qui réduit le nombre de serveurs allumés pendant les heures creuses. Economie : 15%.

Approfondir sur le sujet : 

  • L’Union européenne souhaite que les data centers soient neutres en carbone d’ici 2030 malgré la croissance prévue en matière de consommation énergétique : devrait augmenter de 28 % d’ici 2030. Un Code de Conduite Européen sur les Data centers a été publié, il partage toutes les bonnes pratiques en vue de verdir ces infrastructures et tendre vers l’efficacité énergétique.

 

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Le Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET) est un outil de planification qui permet à une collectivité ou intercommunalité de réaliser la transition énergétique et écologique de son territoire en mobilisant l’ensemble des acteurs. FNE Ile-de-France et AXA Prévention publient un guide pratique pour les accompagner.

Un PCAET pourquoi ?

Ces 20 dernières années, la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes a été multipliée par 4. Désormais, les deux tiers des 36000 communes françaises sont exposés à au moins un risque naturel. C’est dans ce contexte que le PCAET se révèle être un outil fondamental pour préparer sa commune et ses habitants aux conséquences du changement climatique. Les élus doivent intégrer dans leurs décisions des objectifs pour :

▶ Adapter le territoire afin de protéger les citoyens. Exemple : végétaliser pour faire face aux vagues de chaleur, désimperméabiliser les sols pour permettre aux eaux de pluies de s’infiltrer et ainsi limiter les inondations…

▶ Atténuer les émissions de gaz à effet de serre de la commune. Exemple : réaliser des économies d’énergie, privilégier l’agriculture locale pour limiter le transport de marchandises…

En France, les canicules des étés 2022 et 2023 ont donné lieu à des incendies de forêts d’une ampleur inédite sur l’ensemble du territoire. Ces épisodes vont se multiplier à mesure que l’on approche de 2050. Chacune des 35 000 communes de France connaîtra une évolution de son climat et l’augmentation de risques : inondations, submersions, canicules, sécheresses, incendies, mais aussi retraits-gonflements des argiles, grêles…

Dès lors, les collectivités ont un double rôle à jouer : 

▶ Contribuer à l’atténuation du changement climatique, pour limiter au maximum ses impacts ;

▶ Adapter leur territoire au changement climatique.

L’objectif est d’apporter une aide concrète pour les élus débordés et souvent peu formés aux enjeux précis de la transition écologique. Les Plans Climat Air Energie Territoires (PCAET), permettent de territorialiser la mise en œuvre des politiques utiles pour le climat, l’énergie, l’environnement et la santé. La publication d’un PCAET est l’occasion pour la collectivité de planifier précisément ses actions pour améliorer à la fois son empreinte carbone, mais aussi la qualité de l’air et la santé environnementale des habitants. Ce document transversal, unique en son genre, permet de mobiliser tous les acteurs de proximité. Ainsi, les PCAET ont vocation à être des documents stratégiques de transformation. 

Un PCAET c’est quoi ? 

Un Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET) est un projet de transition énergétique et écologique élaboré à l’échelle intercommunale ou d’une métropole qui a pour objectifs :

▶ L’atténuation des émissions de GES du territoire, afin de lutter contre le changement climatique ;

▶ L’adaptation du territoire aux effets du changement climatique, afin d’en diminuer les impacts économiques, sociaux et sanitaires ;

▶ L’amélioration de la qualité de l’air, afin de préserver la santé des habitants du territoire.

Un PCEAT pour qui ?

Tout établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, soit les intercommunalités de plus de 20 000 habitants, est soumis à l’obligation de mettre en place un PCAET telle que visée à l’article L.229-26 du Code de l’environnement. Toutefois, les intercommunalités plus petites sont encouragées à mettre en place un PCAET pour leur territoire, on parle alors de «PCAET volontaire».

 

Des éoliennes tournent sur fond de ciel bleu. Un arbre en plein expansion se trouve à leur gauche.Plan Climat-Air-Énergie Territorial PCAET
Informations du document

Retrouvez le guide conçu par AXA Prévention avec le soutien de France Nature Environnement Île-de-France. Il a pour objectifs d’éclairer les collectivités sur les avantages du PCAET et de simplifier son élaboration.

Sommaire

1. Un PCAET, pourquoi ?

2. Un PCAET, c’est quoi ?

3. Un PCAET, pour qui ?

4. Un PCAET pas à pas :

  • Constituer un leadership formé et engagé 
  • Prévoir un budget dédié 
  • Déterminer l’équipe de pilotage 
  • Mobiliser les acteurs et engager la concertation 
  • Etablir le diagnostic territorial 
  • Définir la stratégie 
  • Construire le programme d’actions 
  • Mettre en œuvre le plan d’actions et son
  • dispositif de suivi 
  • Evaluer 

5. Calendrier en bref 

Public cible
Modalités de mise à disposition
Association
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FNE Île-de-France
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