07/10 - Highway to hell : mobilisation contre le BIP, un projet de voie rapide en Ile-de-France
Vous pensez qu’il y a bien assez de routes, de béton et de pollution en Ile-de- France ? Ce n’est pas l’avis du Conseil départemental du Val d’Oise qui souhaite construire une 2x2 voies de la taille d’une autoroute entre la A1 et la A15, détruisant au passage une centaine d’hectares d’espaces naturels et agricoles, coupant en deux plusieurs villes situées en zone urbaine dense - qui sont déjà des îlots de chaleur en été, surexposés à la pollution de l’air et au bruit des survols de Roissy - et menaçant la santé de 10 000 enfants dont la quarantaine d’établissements scolaires est située le long du tracé. Dans un contexte de tension inédit autour des projets routiers en France, habitants, associations et élus seront mobilisés le 7 octobre lors d’une grande marche pour demander l’abandon de ce projet routier, et en faveur d’un projet alternatif qui préserve ces espaces naturels et offre de nouvelles solutions d’une mobilité durable.
Datant des années 30, retoqué trois fois en justice, contesté par une majorité de maires, d’associations et d’habitants des communes situées sur le tracé, le projet d’une voie rapide reliant la A1 à la A15 - nommée avenue ou boulevard intercommunal du Parisis - est pourtant toujours porté par le Conseil départemental et inscrit au SDRIF à sa demande. La construction du tronçon Est pourrait démarrer dès 2024.
Pourtant, aucune étude ne démontre l’utilité de ce projet, qui coûterait près d’un milliard d’euros. Les chiffres de l’INSEE montrent qu’il ne bénéficierait qu’à 5% des actifs des villes concernées. Historiquement justifié par la construction du centre commercial Europacity et du Dôme de Sarcelles, le BIP est désormais inutile car ces deux projets ont été abandonnés. Présenté comme “une solution pour résorber les bouchons”, il permettrait, au contraire, à un trafic induit de voitures, mais aussi de camions, de s’additionner au trafic actuel. En effet, il est scientifiquement prouvé qu’une nouvelle route agit comme un “aspirateur à voitures”, augmentant par là-même les émissions de polluants et de gaz à effet de serre, alors que le secteur des transports est le plus émetteur en France.
Les conséquences de la construction du BIP seraient désastreuses. Sa réalisation couperait en deux plusieurs communes par une voie rapide de la taille d’une autoroute (Montmorency, Soisy-sous-Montmorency, Deuil la Barre, Groslay, Sarcelles, Garges-lès-Gonesse), décourageant le recours aux mobilités actives à pied ou à vélo. La pollution atmosphérique et sonore menacerait la santé des 300 000 habitants des communes concernées en augmentant la pollution atmosphérique et sonore, alors que cette zone est déjà dense et polluée, et subit déjà un niveau de bruit aérien en provenance de Roissy supérieur aux recommandations de l’OMS. En particulier, ce projet serait une atteinte grave à la santé de 10 000 enfants dont les écoles sont situées le long du tracé, et alors que celles-ci sont déjà en dépassement des normes de pollution de l’air et de bruit.
Alors que Paris est la ville la plus mortelle d’Europe pendant les canicules, ce projet mènerait à la destruction d’une centaine d’hectares d’espaces naturels et agricoles et à la coupe de plusieurs centaines d’arbres. Ce poumon vert exceptionnel en Ile-de- France - préservé de l’urbanisation grâce à l’existence de ce projet - doit être protégé comme un îlot de fraîcheur essentiel pour les habitants. Sans compter les friches, zones humides qui sont si nécessaires pour sauvegarder la biodiversité.
La majorité des municipalités situées sur le tracé (Montmorency, Deuil, Groslay, Sarcelles), ainsi que la plupart des habitants et plus de 50 associations signataires d’un manifeste1 qui sera publié le 7 octobre, sont opposés au BIP et favorables à l’élaboration d’un projet alternatif préservant les espaces naturels et offrant de nouvelles solutions de mobilités actives et durables aux habitants (transports en commun, pistes cyclables…). Plusieurs maires et représentants politiques, des porte-paroles d’associations et plusieurs centaines d’habitants sont attendus lors de la marche le 7 octobre. Cette mobilisation s’inscrit dans la saison d’automne de la Déroute des routes, une coalition nationale qui demande un moratoire sur tous les projets routiers en France, dont l’A69 Toulouse-Castres.
Associations signataires : collectif Vivre sans BIP, FNE Ile-de-France, FNE Val d’Oise, SOS vallée de Montmorency, Amis de la Terre Val d’Oise, MDB Vallée de Montmorency, MDB Saint Gratien, collectif de parents d’élèves et enseignants contre le BIP.
Marche du 7 octobre : informations et inscriptions
Saison d’Automne de la Déroute des routes : informations
Contact presse : Audrey Boehly - vivresansbip@gmail.com - 06 77 81 49 40