sol
Actualité
Forêts Forêts

Le trésor fragile des sols forestiers

Publié le 11 mars 2024

« Le solc’est un patrimoinenotre devoir est de le transmettre ».
Marc-André Selosse

solsIl y a plus d’êtres vivants dans une poignée de sol forestier que d’êtres humains sur Terre. La plupart sont microscopiques, beaucoup restent inconnus. Un gramme de sol forestier contient un milliard de bactéries et cent mille champignons. Ces dizaines de milliers d’espèces et ces milliards d’êtres vivants interagissent pour produire et maintenir l’écosystème forestier. C’est cette vie foisonnante du sol qui donne à la forêt sa résistance en présence d’une perturbation. Ce sont aussi les innombrables interactions qui permettent sa résilience après une perturbation importante. Il y a les macro-invertébrés : les cloportes, mille-pattes, vers de terre, termites, fourmis…

Ce sont les « ingénieurs physiques » qui structurent et brassent le sol pour maintenir sa porosité à l’air et à l’eau, la distribution spatiale des ressources en matière organique et en eau ainsi que la dispersion des graines. Il y a les « ingénieurs chimistes » : les bactéries et champignons. Ils transforment la matière organique en éléments minéraux dans une forme qu’ils rendent assimilable par les racines des arbres, aidées des champignons dans l’immense réseau mycorhizien d’échanges. Il y a les « ingénieurs régulateurs » qui contrôlent la décomposition de la matière organique ainsi que les maladies et les parasites : les nématodes, collemboles, acariens. Ils forment des chaînes alimentaires qui contrôlent la prolifération des microorganismes du sol.

Cette fabuleuse biodiversité anime dans le sol les cycles du carbone, de l’azote, du phosphore qui conditionnent la vie de la partie aérienne, visible, des arbres. C’est l’abondance et la diversité des organismes du sol qui œuvrent aux grandes fonctions écologiques des forêts pour l’atmosphère respirable, la circulation et la filtration de l’eau, la production de sols fertiles, l’amortissement des extrêmes climatiques. L’accélération du changement climatique est une perturbation majeure. Nous savons maintenant que les forêts anciennes, peu perturbées par l’action des hommes, résistent mieux grâce au volume et à la biodiversité de leurs sols.

Au contraire, les coupes importantes, surtout des arbres les plus forts, détruisent la biodiversité du sol. Ainsi, les coupes contiguës amoindrissent les fonctions écologiques des sols forestiers, celles qui contribuent aux grands cycles de la biosphère dont nous dépendons d’autant plus que nous les ignorons.

Jean-Claude MARCUS
Président de l’université populaire de la biosphère

Cette article est issu du Liaison n°201 spécial forêts franciliennes : Consulter le Liaison 201.
 

Pour aller plus loin

Une abatteuse abat des arbres dans une forêt francilienne
Actualité
Forêts Forêts

Concertation sur la gestion durable des forêts de La Malmaison et de Fausses-Reposes

Publié le 7 avril 2025
Le 21 janvier 2025, pour la première fois, l’Office national des forêts (ONF) organisait une…
Forêt de Beynes
Actualité
Forêts Forêts

Mares et coupes en forêts

Publié le 10 mars 2025
Le 17 décembre 2024, l’Institut Paris Région alertait sur le fait que 25 % des amphibiens et 27…
arbre
Actualité
Biodiversité

Un petit bois des Yvelines sauvé grâce à la mobilisation des élus et des associations !

Publié le 3 mars 2025
Après des années d’incertitude, les maires d’Orgerus et de Tacoignières ont réussi à obtenir un…
Pousse de plante - Forêts vivantes Ile de France
Publication
Forêts Forêts

Pour des forêts vivantes en Île-de-France

Publié le 20 juin 2024
L’état de santé et le fonctionnement des forêts se dégradent. En témoignent, la capacité des forêts à capter du carbone qui a été…