
Mares et coupes en forêts
Le 17 décembre 2024, l’Institut Paris Région alertait sur le fait que 25 % des amphibiens et 27 % des reptiles étaient menacés d’extinction en Île-de-France. L’état de santé inquiétant des mares, des mouillères, des landes et des haies explique cet effondrement. Des associations yvelinoises notent une grande différence dans l’évolution des actions menées dans la forêt privée et celle gérée par l’ONF. Négociations abouties dans un cas, blocage dans l’autre.
La forêt des Quatre Piliers, 1 000 ha en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) en forêt de Rambouillet, est partagée en trois grosses propriétés privées et d’autres parcelles très morcelées avec deux étangs, des mares et un écoulement semi-permanent sur les communes de Béhoust, Orgerus et Millemont.
En 2023, une alerte à FNE Ile-de-France est transmise à FNE 78 sur des projets de coupe.
Un collectif de défense de la forêt mobilise 180 personnes et recueille les témoignages d’observations d’espèces protégées (chiroptères, amphibiens). Après quelques réticences de la mairie et du propriétaire, celui-ci accepte de ne plus couper avant la fin de 2024 et de se revoir en décembre 2024.
Le gestionnaire forestier d’Alliance Forêts Bois, sur un malentendu, fait néanmoins une petite coupe dans la zone humide en octobre 2023. Le collectif dépose plainte et un contrôle de gendarmerie a lieu.
Les services de l’État (DRIEAT, OFB, DDT) sont informés depuis juillet 2023, mais restent sans réponse jusqu’à aujourd’hui.
Peu avant la réunion de décembre 2024, le propriétaire demande le classement sans suite de la plainte, les relations s’étant normalisées. Il confirme son souhait de limiter les coupes à 40 % de l’accroissement naturel et de ne plus toucher à la zone humide dans un rayon de 250 mètres autour du point d’eau.
La forêt de Beynes est une forêt domaniale fragilisée par l’exploitation gazière en sous-sol (vingt-sept puits, conduites et allées d’exploitation).
Un chantier de coupe a fait réagir Sauvons les Yvelines, en novembre 2023. Une visite, le 29 janvier, en présence de M. Pierre-Emmanuel Savatte, directeur de l’ONF IDF Ouest, puis avec l’écogarde municipal permet d’identifier deux mares permanentes. La présence d’espèces protégées d’amphibiens et de trois espèces de chauves-souris est attestée. En juin 2024, l’ONF est alerté sur la nécessité de demander une dérogation si des travaux impactaient leurs habitats. Ce courrier est resté sans réponse jusqu’à aujourd’hui.
Le 13 décembre, la mairie de Beynes et les associations mettent en garde l’ONF contre les abattages. Un courrier est envoyé à la directrice régionale de l’ONF, le 17 décembre ; le 18 décembre, les arbres sont abattus quasiment dans la mare, à Beynes, et les abords labourés par les engins.
Le 30 décembre, une plainte est déposée pour destruction ou altération d’habitats d’espèces protégées en l’absence de la dérogation prévue au code de l’Environnement.
Jean Francois BRON et Marie-José ROSSI-JAOUEN
pour les Associations Sauvons les Yvelines, Jade, Sauvons la Tournelle, Greenpeace, FNE78

Le statut de « forêt de protection » est en péril
