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Réduire la pollution lumineuse : un exemple en petite couronne

Publié le 28 avril 2022

FNE Ile-de-France lutte depuis plusieurs années contre une forme de pollution insidieuse et pourtant particulièrement nocive : la pollution lumineuse. Dans les Hauts-de-Seine, Val de Seine Vert et Environnement 92 se mobilisent  sur la départementale 910 allant de Sèvres à Versailles et défendent auprès des élus une réduction de l’intensité lumineuse de l’éclairage public.

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 L’alternance jour/nuit étant une constante, le vivant a organisé son mode de fonctionnement autour de ce phénomène. L’être humain, peu adapté à la vie nocturne en raison de sa mauvaise vision, a décidé de pallier ce problème en illuminant l’obscurité. L’éclairage artificiel nocturne s’est alors énormément intensifié : + 94 % d’éclairage public en vingt ans, et les dispositifs lumineux (enseignes, devantures de commerce, publicités, …) se sont multipliés. Nous avons ainsi réussi à prolonger nos activités et sécuriser nos déplacements nocturnes. Malheureusement, cette pratique poussée à l’extrême, s’est faite au détriment des autres espèces et de notre propre santé.
C’est pourquoi l’on parle aujourd’hui de pollution lumineuse.

Afin de redonner du terrain à la nuit, et à toutes les espèces qui s’y épanouissent, Val de Seine Vert et Environnement 92 ont entamé un travail de réduction de la pollution lumineuse avec trois villes traversées par la RD 910 : Sèvres, Chaville et Viroflay. Ces communes se situent entre la forêt domaniale de Meudon, au sud, et la forêt domaniale de Fausses Reposes et le parc de Saint-Cloud, au nord. Leur halo lumineux impact négativement ces espaces pourtant reconnus comme des réservoirs de biodiversité et  des espaces naturels sensibles, c’est pourquoi les associations promeuvent auprès des élus, une diminution de l’intensité lumineuse.
Pour cela, les communes sont invitées notamment à réduire l’intensité de leur éclairage public et à mieux réguler la publicité lumineuse. L’objectif, en mettant un terme à la pollution lumineuse excessive sur ce territoire, est de rendre à la faune un territoire sur lequel elle pourra vivre et se déplacer dans de meilleures conditions.

Les attentes de FNE Île-de-France

  • Réduire l’intensité lumineuse et cartographier les trames noires

Selon l’Office français de la biodiversité (OFB), l’éclairage artificiel nocturne participe à l’artificialisation des territoires et constitue une menace pour la faune qui a besoin de l’alternance jour/nuit. Ainsi, près de 150 insectes volants meurent d’épuisement à force de tourner autour d’un lampadaire chaque nuit, sur chaque point lumineux, en saison estivale,

De leur côté, les végétaux ont besoin de lumière pour la réalisation de la photosynthèse, mais ils doivent également bénéficier de périodes d’absence de lumière pour l’arrêt de la photosynthèse et finaliser leurs cycles de réactions chimiques.

Les humains ne sont pas non plus à l’abri de cette pollution, la lumière extérieure nocturne s’inviterait dans la chambre à coucher de 58 % des Franciliens et perturberait 83 % de ces personnes. L’absence d’alternance jour/nuit perturbe notre système hormonal (notamment la sécrétion de la mélatonine), induisant des troubles du sommeil et favorisant les risques de maladies. On peut citer, notamment, l’affaiblissement immunitaire, la dépression, les troubles cardiovasculaires et le surpoids.

Pourtant, d’un point de vue financier, les communes ont tout intérêt à réduire l’éclairage public puisqu’elles y consacrent 41 % de leur consommation d’électricité. Autour de Nantes, vingt communes de l’agglomération ont déjà sauté le pas. Elles ont constaté qu’en éteignant l’éclairage public de minuit à 5 h 30 du matin leur facture énergétique est passée de 7 millions à 5 millions d’euros.

Frédéric PUZIN
président de Val de Seine Vert

valdeseinevert.org

29 novembre 2021, 5 h du matin


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  • A Sèvres, l’éclairage public est intense. On y voit comme en plein jour.

Les décorations de Noël sont néanmoins presque toutes éteintes.
Un nombre significatif de devantures sont éclairées violemment, toutes les agences immobilières,
un grand nombre de coiffeurs, plusieurs boutiques de cadeaux sont éclairées.

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  • Chaville a un éclairage public d’une intensité moyenne, mais dont l’effet est amplifié

car il y a deux sources lumineuses sur chaque lampadaire l’une vers le bas, l’autre plus en hauteur.
Les décorations de Noël sont nombreuses et très lumineuses.
Chaville dispose de publicités géantes sur pied, ou non, qui sont toutes allumées.

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  • Viroflay est plutôt sobre et sombre, hormis un court espace où les commerces sont regroupés, mais même des agences bancaires sont éteintes. Il n’y a pas d’éclairages de Noël allumés sur l’axe.

 

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