Pollution de l'air : passons vraiment aux actes !
La pollution de l’air est la préoccupation environnementale numéro un des Franciliens, selon l’enquête IPSOS 2018 diligentée par Airparif. En février 2022, l’Observatoire régional de santé vient de publier un rapport indiquant que 8 000 décès anticipés par an pourraient être évités dans notre région.
FNE Ile-de-France, depuis de nombreuses années, milite pour que l’État, les collectivités territoriales, les entreprises polluantes et tous les Franciliens s’impliquent davantage dans cette lutte.
Dans notre Liaison Air-Climat-Santé paru en novembre 2015, nous faisions le point sur la pollution de l’air dans notre région et ses implications en santé. Depuis, l’État et la Région ont promulgué, en 2018, un plan de prévention de l’atmosphère (PPA) sur lequel nous avons donné notre avis.
L’État sanctionné en 2021
La Commission européenne avertit régulièrement la France depuis dix ans pour non-respect des seuils réglementaires de pollution de l’air. Après un long recours lancé par les Amis de la Terre, soutenu par de nombreuses associations, dont FNE Ile-de-France, le 4 août 2021, le Conseil d’État condamne l’État à payer une astreinte de 10 millions d’euros, renouvelable tous les six mois jusqu’à obtention du respect des seuils de pollution.
Les polluants de l’air réglementés parce que dangereux
Plus de quinze polluants sont réglementés en France et en Europe pour leurs effets sur la santé et l’environnement, avec des seuils de concentration à ne pas dépasser, et suivi en continu par Airparif. Parmi eux, quatre sont toujours problématiques en Île-de-France : oxydes d’azote, particules de 10 et 2,5 microns, ozone.
Par rapport à 2019, les confinements liés à la pandémie de Covid 19 de 2020 ont provoqué une baisse de 30 % dans Paris des concentrations d’oxydes d’azote. Deux tiers de cette baisse s’expliquent par les mesures de restriction d’activités.
Ces effets sont moins marqués pour les particules réglementées (PM10 et PM2.5) compte tenu du rôle de la météorologie, mais aussi des sources qui n’ont pas été ou peu touchées par les restrictions (chauffage, agriculture…).
L’ozone produit principalement sous les effets du rayonnement solaire en relation avec des précurseurs contenus dans l’atmosphère continue à augmenter, surtout en été.
D’autres polluants de l’air dits « émergents », non réglementés, mais aussi dangereux, existent : particules ultrafines, traitements agricoles : pesticides, engrais azotés précurseurs de particules et d’ozone, carbone suie…
L’OMS durcit ses recommandations en 2021
La baisse des atteintes à la santé ne diminuant pas assez vite, l’OMS a abaissé ses seuils de référence.
Pratiquement toute la population francilienne vit au-dessus de ces nouveaux seuils de pollution.
Airparif met en évidence quatre grands secteurs socio-économiques à l’origine de cette pollution, repris dans le PPA 2018 : les déplacements motorisés, le chauffage résidentiel et tertiaire, les industries-carrières-chantiers et l’agriculture.
La baisse du trafic routier et de certaines activités en 2020, sous l’effet du confinement, a confirmé l’importance de ces secteurs. Elle a aussi mis en lumière l’impact de l’agriculture et montré en Ile-de-France que le chauffage au bois émettait autant de particules que le trafic routier, notamment lors du premier confinement.
Les attentes de FNE Île-de-France
La pollution de l’air tue chaque année au moins 48 000 personnes en France. Cette mortalité et l’ensemble des coûts socio-économiques qui lui sont liés coûtent chaque année 150 milliards d’euros. Les préconisations du PPA 2018,ci-après doivent être suivies le plus étroitement possible.
Mieux se déplacer : diminuer l’utilisation de son véhicule, prendre davantage les transports en commun et développer les modes doux (vélo, marche..). Mieux se chauffer : en isolant davantage et en changeant si possible son mode de chauffage aux énergies fossiles. Mieux consommer : en achetant des produits de saison produits localement.