Renouer avec la démocratie environnementale par l'efficacité de la voie contentieuse!
A l’occasion de ses 50 ans, France Nature Environnement Ile-de-France publie un rapport : « l’Observatoire du contentieux environnemental francilien », mise à jour d’un même travail publié en 2020. Ce rapport analyse en profondeur les thématiques et les taux de réussite des contentieux, présente un répertoire des principaux litiges récents, et met en avant cinq exemples de victoires du réseau FNE Ile-de-France. Cette publication souligne l’impact et l’efficacité des actions juridiques entreprises pour protéger l’environnement en Ile-de-France.
En ce début de XXIème siècle, force est de constater qu’après quelques victoires structurantes et ce que l’on a pu considérer comme “l’âge d’or” de la démocratie environnementale dans les années 2000, la participation du public ne permet plus aussi souvent à la voix des associations de protection de l’environnement de favoriser une évolution mieux-disante des projets. «Le rapport de force entre les citoyens et les porteurs d’activités impactant la nature s’est largement affaissé, au profit des seconds, à mesure que les procédures de participation du public ont été affaiblies par le législateur. La co-construction des projets avec les habitants et les associations est une réalité qu’on ne rencontre plus guère. C’est donc sur l’ultime recours, le contentieux environnemental, que reposent désormais de manière prépondérante les espoirs du mouvement associatif, si précieux et fragiles dans la conduite des luttes écologiques. C’est un levier au travers duquel les associations peuvent regagner en crédibilité, en confiance et en efficacité. Cependant le contentieux environnemental fait l’objet de régressions graves depuis deux décennies» affirme Maxime Colin, juriste chez France Nature Environnement Ile-de-France. De cette manière, le droit au recours est le troisième pilier de la démocratie environnementale, celui qu’on active quand les deux premiers, l’information et la participation, ont montré leurs limites.
Le rapport met en exergue quatre tendances : les associations portent très largement le contentieux environnemental ; on observe que les affaires concernent en majorité les départements de Paris, des Yvelines et de la Seine-Saint-Denis ; elles obtiennent des pourcentages de réussite plus importants que les autres catégories de requérants (plus de 41% de décisions favorables des juridictions) ; elles s’attaquent plus volontiers à des projets d’aménagement et construction, en réaction à l’attractivité du territoire francilien, au détriment de la nature.
Télécharger le rapport : Observatoire du contentieux environnemental francilien