JO 2024 : le pari de la transition et de l’innovation écologique sera-t-il tenu ?
Temps fort de la vie sportive internationale, les Jeux Olympiques et Paralympiques font aujourd’hui l’objet de tous les espoirs mais aussi de nombreuses inquiétudes.
A 100 jours de la cérémonie d’ouverture, France Nature Environnement Ile-de-France souhaite rappeler que les organisateurs se sont engagés à réussir en 2024 une épreuve d’un genre nouveau : réaliser des « jeux exemplaires au service de la transition écologique et de la réduction des inégalités sociales et environnementales. »
Aujourd’hui, force est de constater, dans un contexte d’accélération du changement climatique et de montée en puissance de conflits armés menaçant l’avenir de nos sociétés et la démocratie, que l’organisation des Jeux, même avec un objectif de sobriété et de durabilité, apparaît en décalage avec le changement fondamental de paradigmes que nous souhaitons pour un monde vivable.
Depuis 2017, FNE Ile-de-France et ses fédérations ont conduit avec l’ensemble des organisateurs un travail régulier d’analyses et de rencontres sur l’impact environnemental des Jeux et leur héritage pour la qualité de vie des franciliens. Nous avons joué le jeu de la concertation, nos questionnements, nos critiques et nos réserves ont reçu une attention appréciée.
Certes des outils innovants de suivi et de traçabilité ont été mis au point, leur but est d’anticiper et de mesurer le bilan carbone des constructions et des événements, de cartographier l’impact potentiel des compétitions et des aménagements sur la biodiversité des sites, de responsabiliser les achats, de prévoir la sobriété et l’innovation énergétique. Le recyclage des matériels et équipements est prévu et l’emploi local a été favorisé avec les clauses sociales et environnementales dans les marchés publics.
Mais nous critiquons l’augmentation de la densification urbaine, en particulier aux portes de Paris et le long du boulevard périphérique, dans la foulée des chantiers JO avec notamment des projets comme la Tour Triangle ou des destructions comme celle des jardins ouvriers d’Aubervilliers. Nous avons exprimé nos désaccords en cohérence avec nos positions relatives à la protection des espaces de nature contre l’artificialisation des sols lors de l’élaboration du Schéma d’aménagement de l’Ile de France et du plan local d’urbanisme de Paris.
Enfin nous émettons des doutes sur la réalisation des engagements relatifs à la qualité des eaux de la Seine pour les épreuves olympiques et pour l’ouverture au public en 2025.
Ce n’est qu’à l’issue des JO Paris 2024 que nous pourrons mesurer leur exemplarité annoncée en termes d’environnement et d’héritage et l’inscription dans la durée des évolutions concrètes.
Nous souhaitons vérifier le bénéfice en particulier pour les habitants de la Seine Saint-Denis, leur accès au logement social, aux équipements et pratiques sportives, nous attendons aussi la concrétisation des annonces sur la modernisation des équipements sportifs de proximité à Paris.
Nous serons vigilants sur la réalité des retombées en termes d’emploi et d’insertion pour les populations locales à l’occasion des chantiers olympiques et nous souhaitons être associés à l‘évaluation de l’impact des JO dans le cadre des travaux lancés par l’Etat et les collectivités territoriales.
Communiqué de presse à télécharger ici
Contact presse :
France Nature Environnement Ile-de-France : Muriel Martin-Dupray - muriel.martin-dupray@fne-idf.fr