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Projets de captage de CO2 sur le site de Grandpuits, en Seine-et-Marne
Capturer du dioxyde de carbone et le stocker dans le sous-sol seine-et-marnais est très sérieusement envisagé. Deux hypothèses se profilent, aucune n’est satisfaisante. L’innovation technologique n’est pas une solution miracle à un problème systémique.
Un projet de recherche d’enfouissement de CO2 dans le sous-sol du périmètre du site industriel de Grandpuits est en cours. Ce projet, intitulé Pilot Strategy, est mené conjointement par deux établissements publics : le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) et l’Institut français du pétrole et énergies nouvelles (IFPEN). Des études géophysiques sont en cours pour étudier les capacités de stockage en profondeur, avec succès, semble-t-il…
Deux administrateurs de FNE Seine-et-Marne ont participé, avec un regard critique, aux réunions de concertation organisées par les porteurs de projet : lors des portes ouvertes à la salle polyvalente de Grandpuits, le 31 mai 2024 ; au sein du groupe de réflexion adaptations territoire, le 18 novembre 2024.
Pas de solution miracle
Le CO2 capté devait provenir surtout de l’usine d’azote ex-Boréalis présente sur le site. Pour des raisons de marché, celle-ci n’est plus en activité, se pose alors le problème d’avoir recours à d’autres sources industrielles de CO2, loin de Grandpuits, pouvant être acheminées à grands frais par pipeline ou camions. D’autres variantes émergent, favorisées par l’appel à manifestation d’intérêt lancé par l’État mi-2024. Ainsi, la société néerlandaise C-Questra s’est-elle positionnée pour exploiter sur le site de Grandpuits un dispositif de captation du CO2 dans l’air (plus besoin de camions ou pipes…), à grand renfort d’équipements du genre ventilateurs/aspirateurs électriquement très énergivores.
Aucune de ces deux hypothèses n’est satisfaisante : en admettant que le stockage profond soit sans risques – ce qui reste à confirmer – tout en respectant le principe de précaution, le recours aux camions, pipes, ou méga-aspirateurs serait à leur tour générateurs majeurs de CO². La géo-ingénierie n’est pas la solution miracle, le sujet du CO2 est un problème systémique qu’on ne peut régler simplement par l’innovation technologique. C’est la recherche de la sobriété énergétique qui doit prévaloir.
La responsabilité ultime revient donc aux choix politiques à déterminer. C’est pourquoi nous demandons l’organisation d’un débat sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Rappelons que, sur le plan national, FNE est membre du Réseau Action Climat qui est très critique sur l’opportunité du captage souterrain de CO2.

Jean-François DUPONT Luc BLANCHARD
Coprésident de FNE Seine-et-Marne Coprésident de FNE Ile-de-France
Article paru dans notre magazine Liaison 207. Retrouvez l’intégralité des articles de nos associations membres dans notre édition papier en vous abonnant sur notre page Hello Asso - moyennant la somme de 20 euros l’année (soit 4 numéros).
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