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Une fumière dans la forêt de Verrières : une pollution des sols persistante
La forêt domaniale de Verrières subit depuis une vingtaine d’années une pollution causée par un dépôt de fumier exploité par le Haras de la Porte de Saint-Leu. Implanté, dans un espace naturel sensible (ENS) sur la commune de Châtenay-Malabry, ce dépôt perdure. Malgré les alertes répétées des associations environnementales la situation demeure inchangée.

Des infractions avérées
Le 11 décembre 2022, plusieurs associations, dont Les Amis du bois de Verrières et Environnement 92, ont adressé dans un courrier au préfet des Hauts-de-Seine, une alerte sur la présence d’un dépôt de fumier dans la forêt de Verrières. Un signalement avait déjà été effectué sur la plateforme Sentinelles de l’environnement, en février 2022. À la suite à ces alertes, la DRIEAT a mené une inspection, le 8 juin 2023, confirmant deux infractions aux articles L. 171-7 et L 171-8 du code de l’Environnement :
• absence de déclaration de l’installation classée (L. 512-12 du code de l’Environnement) ;
• défaut d’assainissement des effluents, risquant de polluer les eaux et les sols.
Bien que ce rapport, disponible sur Géorisques ait entraîné des suites administratives, près de deux ans plus tard, les travaux engagés restent insuffisants et la pollution perdure.
Une pollution persistante
Un nouvel état des lieux, effectué en décembre 2024 par Les Amis du bois de Verrières, montre que la pollution persiste. Les murs non jointifs laissent s’écouler le fumier, la canalisation est toujours bouchée, les eaux noires et des déchets plastiques sont présents sur le site.

La nécessité d’agir
L’ONF, responsable de la gestion durable de la forêt, tarde à intervenir. Pourtant M. Savatte, directeur de l’agence territoriale ONF, dispose de pouvoirs pour imposer des mesures légales. La convention d’occupation temporaire liant l’ONF au haras impose, dans son article 11.9, une obligation de propreté et d’entretien des lieux concédés et l’article 22 prévoit la résiliation de cette convention en cas d’atteinte grave aux milieux naturels.
Plusieurs signalements ont été adressés à l’ONF ainsi qu’au maire de Châtenay-Malabry, qui ont reconnu l’existence de la fumière, sans prendre de mesures concrètes pour faire cesser la pollution. Or, le maire doit assurer la salubrité publique. En cas d’inaction, l’article L.2215-1 du Code général des collectivités territoriales permet au préfet d’intervenir.
Face à cette situation, les associations ont demandé au préfet des Hauts-de-Seine une contre-visite sanitaire pour s’assurer de l’application des recommandations de la DRIEAT. Seule une clarification des responsabilités entre les différentes parties et une action ferme des autorités garantiront la protection de cet espace boisé.
Sophie DURIN
Article paru dans notre magazine Liaison 207. Retrouvez l’intégralité des articles de nos associations membres dans notre édition papier en vous abonnant sur notre page Hello Asso - moyennant la somme de 20 euros l’année (soit 4 numéros).

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