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Nouvelle ZAC du Triangle de Gonesse : l’Autorité environnementale étrille le projet
Le 9 avril dernier, la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) a publié un avis délibéré sur la nouvelle zone d’aménagement concerté (ZAC) du Triangle de Gonesse et sur la mise en compatibilité du PLU de Gonesse. Loin d’être anecdotique, cet avis met en lumière les carences d’un projet controversé et ses risques majeurs pour l’environnement et la santé publique.
La ZAC prévue s’inscrit dans la continuité d’un aménagement imposé largement contesté depuis des années et les critiques portent notamment sur :
L’artificialisation de terres agricoles fertiles ;
Les risques pour la santé humaine liés au bruit, à la pollution de l’air et des sols ;
La consommation excessive d’espace, d’énergie et de matériaux, ainsi que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre ;
L’absence de démarche d’évitement ou de recherche de solutions de substitution ;
Et un flou persistant sur l’interdépendance avec la gare de la ligne 17.
Une étude environnementale lacunaire
La MRAe souligne que les différences entre le nouveau projet et les versions antérieures ne sont pas clairement présentées. Le dossier n’explique pas pourquoi ce projet a été retenu ni quelles alternatives ont été envisagées, en dépit de recommandations similaires émises en 2016 et 2017. Pire encore : certaines annexes techniques n’ont été transmises qu’après demande explicite de l’AE, traduisant un manque de transparence manifeste.
Le projet de ZAC ne prend pas en compte la gare de la ligne 17 alors qu’elle est indispensable à son fonctionnement. Pour la MRAe, les deux projets doivent être considérés comme un tout : leur séparation dans les documents est artificielle et trompeuse.
Des projets aux objectifs flous et à l’utilité douteuse
Sous couvert de « bioéconomie », le projet prévoit l’exploitation du vivant pour maintenir un modèle productiviste. On y retrouve des équipements industriels, des bureaux, des hôtels, des commerces… mais peu d’éléments en faveur de l’agriculture ou de la sobriété.
La Cité scolaire internationale, fer de lance du projet, est elle-même problématique : prévue pour 2028, elle ouvrira alors que les travaux de la ZAC dureront jusqu’en 2040, dans un environnement incertain, pollué et bruyant. Aucune mesure sérieuse n’est prévue pour protéger la santé des élèves et du personnel. À l’inverse, ce sont les nuisances de la Cité scolaire sur le reste du quartier qui sont étudiées… un comble !
Alors que le Triangle de Gonesse est reconnu pour la qualité de ses terres agricoles, le dossier tente de faire croire que leur urbanisation est compatible avec le SDRIF-Environnemental. Une affirmation totalement contredite par les propres documents de planification régionale. L’AE s’interroge notamment sur le maintien du classement « à urbaniser » pour des secteurs hors périmètre de la ZAC.
L’Autorité environnementale alerte également sur le bruit et la pollution de l’air, largement supérieurs aux seuils recommandés par l’OMS. La justification avancée : ce ne sont pas des logements, mais des internats, donc les impacts sur la santé ne compteraient pas… Une logique pour le moins inquiétante.
Enfin, la MRAe souligne l’absence de coordination entre les procédures en cours (ZAC, modification du PLU, gare), ce qui empêche une bonne information du public. Le projet reste flou, contradictoire, mal justifié, et fondé sur des postulats douteux. Il s’agit ni plus ni moins d’une tentative de forcer l’urbanisation d’un secteur au mépris de l’intérêt général, sous couvert de verdissement de façade.
Nous dénonçons depuis des années l’absurdité écologique et sociale de ce projet. L’avis de la MRAe vient confirmer ce que les associations, collectifs citoyens, scientifiques et riverain·es alertent depuis longtemps : le Triangle de Gonesse doit rester un espace agricole vivant.
Nous appelons à une mobilisation massive lors de l’enquête publique prévue en juin 2025 : ce projet ne doit pas passer en force !

Suspense sur le sort de la gare Triangle de Gonesse
