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Les sites industriels du 92 plus « sensibles » que jamais
Le 11 mars 2025, lors du Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques des Hauts-de-Seine (CODERST 92), les services de l’Etat présentaient le bilan 2024 de l’inspection des installations classées des Hauts-de-Seine et les perspectives 2025.
Le département, le plus petit de l’Ile-de-France et le deuxième plus peuplé de France, est majoritairement urbanisé ce qui fait des Hauts-de-Seine un « département-ville ». Mais peu d’Altoséquanais savent qu’ils habitent près d’un site sensible. Que ce soit des data centers, des zones portuaires, des établissements nucléaires ou des sites industriels classés Seveso, les sites dits « sensibles » ont des enjeux stratégiques cruciaux. Ils sont plus exposés, que d’autres sites, à de hauts risques, naturels, technologiques, sanitaires, terroristes, pouvant impacter les populations riveraines, l’environnement et la sûreté de l’État (la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, la Direction générale de la sécurité civile (DGSC) à Asnières-sur-Seine, ou encore le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) à Fontenay-aux-Roses.
Un nombre impressionnant de sites à surveiller
Les sites sensibles industriels, eux, se concentrent surtout dans le nord du département. Quatre entreprises sur les dépôts pétroliers le long de la Seine sont classées Seveso seuil haut, trois sur Gennevilliers (Sogep, Total et Trapil) et une à Nanterre (CCMP). Sept entreprises sont classées Seveso seuil bas à Antony (Galion), à Gennevilliers (Isochem, Sita Kerem), à Villeneuve-la-Garenne (Rubis, Univar), à Colombes (Snecma) et Nanterre (Société des lubrifiants de Nanterre). S’ajoutent à ces sites plusieurs centaines d’installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) dont plus de quatre-vingts data centers, et des installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) ayant des impacts sur le milieu aquatique et la ressource en eau qui pourraient être potentiellement concernés lors d’inondations. Tous ces sites sont répertoriés dans le dossier départemental des risques majeurs (DDRM) des Hauts-de-Seine 2024.
Les ICPE classées Seveso seuil haut sont encadrées par un Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) qui date de 2011 pour la CCMP de Nanterre, de 2012 pour ceux de Sogep et Trapil et 2013 pour Total. Quand au Plan particulier d’intervention (PPI) du CEA de Fontenay-aux-Roses, sa révision est attendue depuis 2019.
Tous ces plans anciens n’intègrent pas les dernières menaces liées au réchauffement climatique ni les probabilités d’attentats liées à l’instabilité géopolitique. Ces risques pourtant majeurs pourraient impacter tout le département. De plus, selon l’article L. 125-2-1 du code de l’Environnement, toutes les installations classées (ICPE) devraient être accompagnées d’une commission de suivi permettant le droit à l’information des citoyens sur les risques technologiques. Or ces commissions sont aujourd’hui menacées par le projet de la loi de simplification en débat à l’Assemblée nationale.
Pour la sécurité de la population, il est du devoir des associations environnementales, dont France Nature Environnement Hauts-de-Seine, d’exiger auprès du préfet des Hauts-de-Seine la réactualisation de tous les plans de prévention des ICPE et la réactivation de toutes les commissions de suivi des sites (CSS).
Didier VALON
Secrétaire général FNE Hauts-de-Seine
Article paru dans notre magazine Liaison 208. Retrouvez l’intégralité des articles de nos associations membres dans notre édition papier en vous abonnant sur notre page Hello Asso - moyennant la somme de 20 euros l’année (soit 4 numéros).