Le climat, grand absent du rapport du GIEC
Le deuxième volet du rapport du GIEC, publié le 28 février, sur les impacts, vulnérabilités et adaptation à la crise climatique est passé presque inaperçu en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il indique clairement que nos efforts sont très insuffisants pour lutter contre le réchauffement climatique.
« Le rythme du réchauffement climatique que nous vivons est sans précédent depuis au moins 2 000 ans, et la décennie 2010-2019 est probablement la plus chaude depuis au moins 100 000 ans », selon Christophe Cassou (Dr Recherche CNRS).
Les effets du changement climatique sont manifestes dans la plupart des écosystèmes, des hydrosystèmes et des sociétés humaines. Nous voyons cela notamment à travers les événements extrêmes, comme les canicules, les sécheresses ou les tempêtes, indique Wolfgang Cramer (Dr Recherche CNRS, coauteur de ce rapport). Au premier rang des responsablitiés se trouve la construction de maisons individuelles, qui représentent en Ile-de-France un quart de l’habitat et 80 % des surfaces dédiées à cette occupation (Institut Paris Région 2020).En deuxième lieu, ce sont les réseaux routiers qui mangent le plus de terres agricoles. Enfin, les activités économiques - dont les entrepôts logistiques - occupent une place importante avec plus de 20 % de cette consommation. Le changement
Le changement climatique a déjà réduit la disponibilité de la nourriture et de l’eau en Afrique, Asie, Amérique centrale et du Sud et dans les petites îles. La santé est affectée augmentant la mortalité, faisant émerger de nouvelles maladies ou le développement du choléra. En ville, le stress thermique est accru, la qualité de l’air décroît et les chaînes d’approvisionnement sont touchées. Au total, entre 3,3 et 3,6 milliards d’habitants vivent dans des zones très vulnérables au changement climatique.
Les effets sont déjà irréversibles et visibles partout
Les dégâts environnementaux vont s’accélérer à la fois sous l’effet des activités humaines, mais aussi du réchauffement climatique. Les promesses de ne pas dépasser une augmentation de température moyenne de 1,5 °C à la fin du siècle ne tiendront pas devant le peu d’efforts entrepris pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. En Europe, deux à trois fois plus d’habitants seront touchés par le stress thermique si l’on atteint 3 °C. Or, les scenarii envisagés par le GIEC se vérifient progressivement et la tendance pencherait pour le scénario du pire. (Liaison Air, Climat, Santé, de novembre 2015).
Les efforts d’adaptation au réchauffement climatique restent insuffisants, notamment à cause des coûts qui augmentent en même temps que les températures. Pour changer les choses, nous avons besoin de davantage d’efforts financiers et technologiques, impliquant le soutien des pays du Nord, responsables de la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Le troisième volet du rapport GIEC
Publié en août 2022, il sera consacré aux solutions et à l’adaptabilité de nos territoires. Sans un effort important, dont le chiffrage a été précisé dès 2008 par Nicholas Stern (Banque mondiale), soit 5 % du PIB mondial par an tout de suite ou 30 % après 2050, toute la population terrestre sera affectée. En pleine campagne électorale, qui se préoccupe de ces sujets primordiaux ?
Ils disparaissent devant des sujets secondaires ou géopolitiques. La réaction aux catastrophes risque d’être trop tardive.
Le Bureau de FNE Ile-de-France