groupe
Communiqué de presse
Transports Transports & Mobilité durable

Combien de temps avant l'annulation du projet routier "BIP" ?

Publié le 13 octobre 2023

Samedi 7 octobre, un millier d’habitants du Val d’Oise, une soixantaine d’associations signataires d’un manifeste, la majorité des maires des communes concernées ainsi que plusieurs députés et sénateurs du Val d’Oise, étaient rassemblés pour demander l’abandon du BIP, un projet de voie rapide porté par le Conseil départemental. Ils réclament l’annulation de ce projet “d’avant-guerre”, une 2x2 voies de la taille d’une autoroute qui relierait la A1 et la A15, détruisant une centaine d’hectares d’espaces naturels et agricoles, coupant en deux six communes, dans une zone densément urbanisée du Val d’Oise déjà surexposée aux îlots de chaleur en été, à la pollution de l’air et au bruit des survols de Roissy. Le boulevard intercommunal (ou avenue) du Parisis menacerait aussi la santé de 10 000 enfants dont la quarantaine d’établissements scolaires est située le long du tracé. 

Sans notre recours en justice, les engins de construction seraient déjà à nos portes”, a déclaré Ghislain Gagny, membre du collectif Vivre sans BIP, qui organisait ce rassemblement. Depuis 2016, la DUP du tronçon Est a été retoquée trois fois en justice, mais le Conseil départemental, qui s’est pourvu en cassation devant le Conseil d’Etat en septembre dernier, pourrait avoir gain de cause lors de l’audience qui aura lieu d’ici la fin de l’année.

Voilà pourquoi habitants, associations et élus demandent désormais une décision politique. Un front d’élus de tous bords incluant la majorité des maires des villes concernées (Montmorency, Deuil la Barre, Groslay, Sarcelles), des députés (M. Dominique Da Silva et M. Carlos Bilongo) et des sénateurs du Val d’Oise (M. Daniel Fargeot, M. Rachid Temal et M. Pierre Barros), réclament au département  l’abandon du BIP. Les communes de Montmorency, Deuil et Groslay ont voté des motions contre le projet. Tout comme les habitants et les associations, les maires de Montmorency, Deuil et Groslay souhaitent la mise en place d’un projet alternatif qui préserve ces espaces naturels et investisse dans des mobilités durables (renforcement des transports en commun et des pistes cyclables).

«Préserver les espaces de nature est vital. Pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, pour la santé, pour la biodiversité. Construire cette route n’est pas vital, au contraire, elle met le territoire en péril. C’est un projet d’économie punitive que les habitants et les habitantes rejettent.» Margot Holvoet, directrice de FNE Ile-de-France.

“Non, les habitants de nos territoires ne veulent pas du projet du BIP. Le refus des effets destructeurs du BIP est d’une telle évidence qu’il transcende les clivages politiques. Ce projet serait une aberration environnementale, architecturale, sanitaire et patrimoniale. Une autre voie est possible, qui préserve la qualité de vie des habitants, qui remette davantage de nature et non pas de voitures en ville. Plutôt qu’un projet de 1930, nous voulons un projet de 2030”. Maxime Thory, maire de Montmorency (LR).

“Aucun habitant ne m’a jamais demandé d’avoir une avenue du Parisis. Cela ne correspond au besoin de personne. Cela va enclaver la ville de Sarcelles, la dénaturer. Il y a des besoins de mobilité, mais il faut réfléchir différemment aux mobilités. Construire le monde de demain, ça ne veut pas dire bétonner le monde de demain. Il faudrait être sourds et aveugles pour ne pas se rendre compte de l’urgence climatique et du danger que l’on fait courir à nos populations à vouloir des modes de vie toujours plus polluants.” Patrick Haddad, maire de Sarcelles (PS). 

“Les emprises du BIP sont parmi les derniers espaces naturels qu’il faut à tout prix préserver pour conserver notre qualité de vie et notre patrimoine naturel. Le trafic automobile appelle le trafic automobile, et un tel projet va écarter les habitants des transports en commun et des mobilités douces. La dette du département est de 768 millions d’euros. Alors je ne saurais trop conseiller au département du Val d’Oise de faire l’économie de ce chantier. Pourquoi des élus […] qui ne feraient pas ce projet chez eux veulent nous imposer une telle purge ? Nous sommes en droit de nous interroger sur leurs intérêts. Nous sommes prêts à rendre la tâche impossible à ceux qui veulent nous nuire.” Patrick Cancouët, maire de Groslay (divers droite).

“D’ici à 2030 on se bat pour sortir des véhicules thermiques, et ce n’est pas en ayant le BIP sur notre territoire que cela va s’améliorer. Le RER D fonctionne mal, il faut se battre pour ça. Les habitants nous demandent des transports en commun qui fonctionnent bien. Ici il fait plus frais qu’à Paris car nous avons encore des espaces verts. Nous disons non à ce projet routier.” Carlos Martens Bilongo, député du Val d’Oise (LFI).

“Ce projet est totalement anachronique sur le plan écologique et financier ! Les besoins en mobilité sont réels au sud de notre département, mais nul besoin de sacrifier près de 110 hectares d’espaces verts riches en biodiversité et de creuser une dette énorme pour cela. Le Val d’Oise doit maintenant se bouger sans ce BIP !” Dominique Da Silva, député du Val d’Oise (Renaissance).

Associations signataires : collectif Vivre sans BIP, FNE IDF, FNE Val d’Oise, SOS vallée de Montmorency, Amis de la Terre Val d’Oise, MDB Vallée de Montmorency, MDB Saint Gratien, collectif de parents d’élèves et enseignants contre le BIP, Respire.

La mobilisation du 7 octobre s’inscrit dans la saison d’automne de la Déroute des routes, une coalition nationale qui demande un moratoire sur tous les projets routiers en France, dont l’A69 Toulouse-Castres. 
https://bit.ly/LaDerouteAutomne2023

Contact presse 
Audrey Boehly - vivresansbip@gmail.com - 06 77 81 49 40
Margot Holvoet : Margot.holvoet@fne-idf.fr - 06 38 14 93 91

Photos et vidéos : https://bit.ly/07-10-photos-videos

Pour aller plus loin

Autoroute A4 Paris voitures et pollution sonore
Actualité
Santé Santé & Environnement

Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement 2019-2024 : à quand une réelle prévention des risques ?

Publié le 3 octobre 2024
En décembre 2019, la Métropole du Grand Paris adoptait le plan de prévention du bruit dans l…
Autoroute A4 Paris voitures et pollution sonore
Publication
Santé Santé & Environnement

Pour une révision du plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement 2019-2024 : à quand une réelle prévention des risques ?

Publié le 3 octobre 2024
En décembre 2019, la Métropole du Grand Paris adoptait le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE). Le groupe de travail…
taxis volants
Actualité
Transports Transports & Mobilité durable

Taxis volants énergivores : une politique transport à contresens

Publié le 12 juin 2024
Monsieur le Ministre des Transports, Monsieur le Ministre de la Transition écologique et de la…
visuel
Actualité
Santé Santé & Environnement

Projet de décret : Une régression environnementale et démocratique menaçant la transparence et la santé publique

Publié le 21 mai 2024
Consultation publique sur le Projet de décret modifiant l’article R 572-9 du code de l…