Une rocade routière inutile au détriment du climat et de la santé
Le projet de l’avenue du Parisis (ou BIP) est un projet de 2x2 voies devant relier les autoroutes A 1 et A 15 dans le Val-d’Oise. Deux sections existent déjà aux deux extrémités. Le conseil départemental, maître d’ouvrage du projet, souhaite réaliser le tronçon central de Bonneuil-en-France à Soisy-sous-Montmorency, d’une longueur de 11 km, à travers les communes de Garges-lès-Gonesse, Sarcelles, Groslay, Deuil-La-Barre et Montmorency.
Ce sont 30 000 à 60 000 véhicules/jour qui emprunteraient la nouvelle voie apportant bruit et pollution à des populations qui subissent déjà les nuisances de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. L’avenue passerait à proximité d’une quarantaine d’établissements scolaires, de la crèche du lycée, comptant au total plus de 10 000 élèves.
La construction de cette voie serait, de plus, en parfaite contradiction avec les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et détruirait une centaine d’hectares de zones naturelles et agricoles dont la ferme Lemoine, dernier havre de nature des zones très urbanisées de l’est du tracé à Garges-lès-Gonesse et Arnouville.
Une catastrophe environnementale et sanitaire
Ce projet qui date de 1937 n’a plus aucune utilité. Originellement présenté comme permettant d’améliorer les besoins de mobilité vers Roissy-CDG pour le travail, il s’est avéré que seuls 3 % des actifs
. En mal d’arguments, les défenseurs de la voie routière parlent désormais de fluidification du trafic dans les centres-villes avoisinants alors que la réduction du trafic urbain doit avant tout reposer sur une incitation à utiliser d’autres moyens de transport que la voiture pour les courts trajets.
Une mobilisation très large contre le projet
Le Collectif Vivre sans BIP composé d’associations et de citoyens lutte depuis une quinzaine d’années contre ce projet, mais aussi pour la valorisation des terres du tracé au bénéfice des habitants : activités de loisir, agriculture urbaine…
Sur le plan juridique, un recours a été mené contre la déclaration d’utilité publique d’un premier tronçon de voie de Bonneuil à Groslay en 2016. Le tribunal administratif de Cergy a donné raison au Collectif, en 2018, puis la cour administrative d’appel de Versailles et, au terme d’un long parcours juridique, le dossier devrait être jugé par le Conseil d’État début 2024.
Le collectif a, par ailleurs, mené une forte mobilisation citoyenne qui s’est concrétisée par une marche sur le tracé de l’avenue en octobre dernier, qui a rassemblé plus d’un millier de personnes. Une autre marche a également eu lieu en décembre, à Garges et à Sarcelles, cette fois-ci organisée par un collectif de parents d’élèves opposé au projet.
De nombreux élus ont rejoint la contestation dont, notamment, quatre maires des six communes traversées, des conseillers départementaux ainsi qu’une majorité de parlementaires du département.
Il est donc grand temps pour le conseil départemental du Val-d’Oise de tourner la page de ce projet dépassé au bénéfice d’un aménagement vertueux des terres ainsi préservées.
Collectif Vivre sans BIP
FNE 95, Amis de la Terre 95 et SOS Montmorency
Cette article est issu du Liaison n°202 - biodéchets : quelle collecte pour quelle valorisation : Consulter le Liaison 202.