Fonds de vallées
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Agriculture Agriculture & Alimentation

Reconquête des fonds de vallées

Publié le 22 février 2018

Autrefois utilisées par l’élevage et les productions maraîchères, les terres les plus difficiles à exploiter des fonds de vallées ont subi la déprise agricole dans la seconde moitié du XX e siècle. Outre l’avancée considérable du front forestier qui a fortement modifié le paysage, la simplification et l’artificialisation des écosystèmes qui en résultent se traduisent par une érosion marquée de leur biodiversité.

L’élevage, quand il persiste, occupe des prairies sur sols pauvres de bas-fonds qui constituent désormais des milieux naturels remarquables à l’échelle régionale. Aujourd’hui, 6,5 % du territoire du Parc naturel régional (PNR) sont encore occupés par des prairies, contre seulement 2 % dans le reste de l’Ile-de-France.

La responsabilité du Parc est particulièrement forte pour la conservation des prairies et tout particulièrement celle des prairies inondables et marécageuses qui ne couvrent plus qu’une centaine d’hectares. Pourtant, ces dernières continuent à disparaître sous la dynamique naturelle de fermeture du milieu par boisement spontané.

L’enjeu écologique est manifeste car, au-delà des services écosystémiques rendus, ces milieux naturels abritent une flore et faune remarquables.

Une politique en faveur des prairies humides

La stratégie d’intervention du Parc a permis de relancer significativement les actions autour de cet enjeu prioritaire et transversal avec, aujourd’hui, 70 ha restaurés et gérés par le PNR et ses partenaires. L’objectif est de rétablir un réseau écologique fonctionnel de prairies humides à l’échelle des différents bassins hydrographiques tout en soutenant leur réappropriation progressive par les éleveurs locaux.

L’opération, soutenue financièrement par l’Agence de l’eau Seine Normandie, permet de restaurer d’anciennes prairies humides reconnues d’intérêt patrimonial pour leur valeur biologique, puis de les gérer par pâturage en conduite extensive des troupeaux. Une convention de gestion est établie avec les éleveurs locaux selon un cahier des charges propre aux caractéristiques et enjeux de chacun des sites. Des actions pédagogiques sont également proposées avec les lycées agricoles. Depuis 2008, douze sites ont bénéficié de ce programme et font l’objet de travaux de restauration écologique dans les vallées de l’Yvette, du Rhodon, de la Mérantaise, de la Celle, du Ru des Vaux et de la Rémarde en partenariat avec neuf éleveurs locaux (bovins, équins et ovins).

Alexandre MARI
Chargé de mission agriculture
du PNR de Haute Vallée de Chevreuse

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