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Valoriser les déchets du bois, oui, Polluer, non !
Une entreprise de Vernouillet, spécialisée dans le recyclage et la valorisation des déchets de bois, doit fermer temporairement pour cause de pollutions et envisager sa délocalisation.
Implantée dans la zone d’activités de la Grosse Pierre, l’entreprise INOÉ a fait l’objet, àla suite d’un incendie début 2025, d’un premier arrêté de fermeture temporaire prononcé par la préfecture des Yvelines. L’entreprise ne respectait pas les mesures d’urgence ni les prescriptions réglementaires, un second arrêté en date du 27 mai 2025 a prolongé cette fermeture.
L’activité de l’entreprise INOÉ génère en effet des nuisances, principalement des dégagements de poussières de bois et des odeurs nauséabondes. C’est un collectif de riverains inquiets des impacts sur la santé publique qui avait alerté la préfecture. Depuis 2016, l’entreprise a fait l’objet de six mises en demeure assorties parfois d’astreintes. Malgré cela, les nuisances persistent.
Sous la pression du collectif, des tests d’empoussièrement dans l’air ont été réalisés par le cabinet Apave et analysés par un laboratoire. Ces mesures se sont déroulées sur treize jours, du 26 juillet au 8 août 2024, alors même que l’activité du site était réduite en raison des congés estivaux. Le rapport d’Apave a constaté des dépassements, à différentes reprises, de la valeur limite définie par le code de l’Environnement avec concentration de particules fines.
Des impacts sur la santé des riverains et des salariés
Les riverains sont exposés à des concentrations de poussières supérieures aux normes. Il en va de même pour les salariés, qui évoluent presque en permanence dans un environnement pollué. Leur protection est-elle réellement assurée par un équipement adapté ?
À cela s’ajoute la pollution olfactive. En France, les émissions de polluants chimiques, dont les odeurs industrielles, sont encadrées par le code de l’Environnement car elles peuvent nuire à la santé publique. Les nuisances olfactives ont des effets documentés sur la santé. À ce jour, aucune action n’a été entreprise pour contrôler cet aspect sur le site de l’entreprise.
Un déplacement de l’activité d’INOÉ est envisagé pour fin 2026, à l’échéance de son bail. L’entreprise prévoit de s’implanter à Carrières-sous-Poissy, dans une structure entièrement couverte. Toutefois, ce projet n’est pas encore confirmé. L’incendie et ses conséquences préoccupent les élus. Les démarches administratives étant nombreuses et complexes, l’objectif de fin 2026 semble d’ores et déjà compromis.
La direction d’INOÉ cherche à faire croire que son activité est bénéfique pour tous. Les associations ont certes de longue date affiché leurs orientations en faveur de la valorisation et du recyclage des déchets. Mais pas à n’importe quel prix. Ce type d’activités, tout comme la méthanisation, ne peut être accepté que si les exploitants sont exemplaires. De plus, le non-respect du cadre réglementaire a un impact direct sur la santé des riverains.
Aussi nous souhaitons que la suspension temporaire de l’activité d’INOÉ devienne désormais définitive, sans attendre un hypothétique déménagement.
Jean-Pierre GRENIER
FNE Yvelines
Article paru dans notre magazine Liaison 208. Retrouvez l’intégralité des articles de nos associations membres dans notre édition papier en vous abonnant sur notre page Hello Asso - moyennant la somme de 20 euros l’année (soit 4 numéros).