Assignation d’associatifs par des promoteurs immobiliers
Actualité
Droit et institutions

Assignation d’associatifs par des promoteurs immobiliers – une menace pour la démocratie environnementale

Publié le 8 décembre 2021

Le 9 novembre 2021 a eu lieu au TGI de Nanterre l’audience relative à l’assignation, par le promoteur Foncier Construction, à hauteur de près d›1 millions d’euros, de l’association du Comité de Quartier Chateaubriand (anciennement membre de France Nature Environnement) et de sa Présidente jusqu’en 2018 en tant personne physique in solidum. Cette affaire constitue un exemple typique de procédure bâillon intentée par un promoteur immobilier à l’encontre d’une association et de ses représentants dans l’unique but d’occuper et de fragiliser cette association. Les chances de condamnation de l’ancienne présidente et de l’association sont nulles, mais la procédure intentée n’en constitue pas moins un poids très conséquent de nature à éteindre toute velléité d’actions contentieuses environnementales.

En effet, l’association représentée par Mme Nathalie Launay, ainsi que plusieurs autres associations de protection de l’environnement avaient attaqué en 2015 un permis de démolir et de construire destiné à une opération immobilière impactant l’environnement ainsi que la révision du Plan local d’urbanisme la validant. L’affaire a subi plusieurs rebondissements devant le juge administratif, qui a finalement rejeté les recours des associations et les a condamnées à payer les « frais d’avocats » (situation classique en droit de l’urbanisme, la partie perdante peut prendre la charge des frais non compris dans les dépens). Cette situation a mené à la faillite de l’association qui a été soumise à une liquidation judiciaire. Afin de précariser davantage et d’effrayer les membres de l’association, le promoteur immobilier a par la suite souhaité demander réparation au juge judiciaire du préjudice qu’il a subi du fait de ces recours contentieux. En jurisprudence la solution est très classique : une association environnementale, et encore moins son représentant en tant que personne physique, ne sont jamais condamnées pour des recours contentieux conformes aux statuts de l’association, recevables, et manifestant un intérêt général. Ce qui n’a pas empêché le promoteur immobilier de demander de le faire, à perte, en demandant des sommes déraisonnables. Le jugement est attendu au début de l’année 2022.

https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/le-plessis-robinson-le-promoteur-reclame-un-million-deuros-a-lancienne-presidente-du-comite-de-riverains-10-11-2021-UI6BMH7TSZFV5EDZU52LDUBCVQ.php

Pour aller plus loin

visuel
Actualité
Droit et institutions

Le 30 juin et le 7 juillet, mobilisons-nous pour le vivant !

Publié le 28 juin 2024
Le 30 juin et le 7 juillet nous aurons la possibilité d’aller voter en deux tours pour choisir…
visuel
Actualité
Droit et institutions

NOTRE MODÈLE DÉMOCRATIQUE ET NOTRE CAPACITÉ À RÉUSSIR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE SONT EN JEU

Publié le 18 juin 2024
Adoptée par l’Assemblée Générale de France Nature Environnement le 15 juin 2024 France Nature…
vote
Actualité
Droit et institutions

FNE Ile-de-France s'adresse aux associations : élections législatives

Publié le 17 juin 2024
Notre message A l’heure où l’écologie, disparue des radars, est chargée de « tous les maux de…
VISUEL
Publication
Droit et institutions

Formation "Comment mobiliser efficacement le grand public pour les consultations, concertations et enquêtes publiques ?"

Publié le 1 mars 2024
L’avis du public sur les projets d’aménagement n’est malheureusement pas toujours suivi par les autorités publiques et cela peut…