A1 pour un tunnel intelligent
Le Collectif Lamaze, le Comité Porte de Paris et l’Union des Associations des Riverains du Stade de France sont trois organisations citoyennes dont l’objectif fondateur est de favoriser une cohérence territoriale et l’amélioration de la qualité de vie. Elles proposent l’enfouissement de l’autoroute A1 pour limiter les nuisances subies par les riverains et réduire la fracture urbaine que représente l’autoroute pour la ville de Saint-Denis.
Plaine Commune et plus particulièrement la ville de Saint-Denis souffrent, d’un écartèlement en quartiers séparés par des balafres urbaines : canal, sillons ferroviaires, routes à grande circulation, autoroutes datant d’un demi-siècle. Ces fractures résultent d’une forte contribution du territoire au fonctionnement de la Région, de l’État et à la construction des liens transeuropéens. L’A1 apparaît comme celle qui porte le plus fort préjudice à ses riverains en même temps qu’elle présente la meilleure flexibilité pour les résoudre.
Les quatre plaies de l’autoroute dans la ville :
Chacune des deux autoroutes traversant Saint-Denis (A1 et A 86) écoule un trafic supérieur à 200 000 véhicules/jour sans interconnexion directe entre elles. Pour l’A1, notre diagnostic :
Une fracture de la ville : proche du niveau du sol naturel, elle crée une barrière entre les quartiers, les privant de l’accès aux services et à la ville.
Une diffusion de circulation dans la ville : faute d’échangeur direct A1/A86, de diffuseurs complets avec les nationales, un trafic parasite se répand dans la ville (> 30 % du trafic urbain) et crée une ambiance stressante et accidentogène.
Des nuisances sonores insoutenables : D’après le SEUR 93 (CD93), 36 000 habitants de Saint-Denis (soit environ 1/3 de la population dionysienne) sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs à 68 dB.
Des pollutions chimiques dramatiques: Les relevés d’AirParif de Saint-Denis/Stade de France sont les plus élevés de France par le nombre de jours de dépassement des normes européennes (192 jours en 2012 – 73 jours en 2016) et par l’ampleur des dépassements. En particulier, les teneurs en microparticules sont très élevées.
Au global, le constat est celui d’agressions à la santé et à l’égalité sociale inacceptables ; une population de 35 000 à 40 000 personnes en état de maltraitance quotidienne, auxquelles s’ajoutent des milliers de salariés et d’usagers.
Les associations locales proposent un scénario d’enfouissement de l’autoroute A1 qui traite l’ensemble des nuisances générées dans les quartiers et place le territoire comme Laboratoire de la Transition Ecologique Urbaine, par :
- La suppression du bruit en surface, et la collecte des rejets gazeux en vue de leur traitement, restituant une unité urbaine à Saint-Denis et un rattachement de la Courneuve au parc Georges-Valbon,
- Le réaménagement des circulations structurantes par une nouvelle dimension qui offre une restructuration complète du réseau routier et autoroutier,
- La reconstitution d’une continuité urbaine garantissant la neutralité économique du projet,
- L’opportunité de plus-value potentielle des projets urbains situés dans la zone d’influence de cet espace, permettant de couvrir les coûts du projet et générant un bénéfice social et sanitaire significatif.
Les trois organisations locales demandent une égalité de traitement et une restitution de qualité de vie digne pour les habitants ; elles rappellent que parmi tous les projets qui s’intéressent à une requalification de l’A1 entre l’aéroport CDG et Paris, aucun ne s’intéresse à la santé des habitants de cette zone urbaine dense.
L’enfouissement de l’A1 serait ainsi l’expression d’une volonté de réparer le territoire et un signe majeur d’amélioration environnementale et sociale.
Collectif Lamaze
Comité Porte de Paris
Union des Associations des Riverains du Stade de France