Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement de Roissy: les associations dénoncent un plan toujours insuffisant
Par arrêté inter-préfectoral du 8 juin dernier, l’Etat vient d’adopter le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle pour la période 2022-2026. Ce plan d’action d’une durée de 5 ans est censé évaluer, prévenir et réduire le bruit dans l’environnement. Les associations dénoncent la grande faiblesse de ce plan qui ne réduira pas la pollution sonore, ne protègera pas la santé des riverains et ne respecte pas les textes européens et le Code de l’Environnement. Ce PPBE ouvre même la porte à une forte augmentation des nuisances en mentionnant une croissance à venir du trafic identique à celle envisagée pour le projet de Terminal 4 !
Entre 2013 et 2019, la population exposée à un dépassement de la valeur-limite Lden 55* a augmenté de 23 % et celle exposée la nuit a augmenté de 80 % dans la même période.
Il y a urgence à agir ! Et pourtant :
➢ Le PPBE ne comporte pas d’objectifs de réduction du bruit.
➢ Il ne contient aucune mesure performante pour faire baisser la pollution sonore, dans un contexte de reprise et de croissance du trafic aérien.
➢ Il ne mentionne pas d’évaluation de l’efficacité des mesures qu’il mentionne.
➢ Il acte à long terme une augmentation de 180 000 mouvements d’avions, soit + 35 % par rapport au trafic de 2019, l’équivalent du trafic du projet Terminal 4 pourtant abandonné, incompatible avec la nécessaire réduction du bruit afin de protéger la santé des populations survolées.
➢ L’adoption de la procédure d’atterrissage en descente douce demandée par les riverains depuis 2013, promise par Elisabeth Borne pour fin 2023, inscrite dans le PPBE, est renvoyée aux calendes grecques.
Lors de la consultation du public au printemps 2022, élus, associations et citoyens ont rejeté massivement ce projet de PPBE et ont fait des propositions concrètes et efficaces. Aucune n’a été retenue ! Les associations et 300 élus dans un courrier ont demandé le 9 mai dernier à Clément Beaune la mise en place des mesures nécessaires à Roissy pour améliorer la vie au quotidien et préserver la santé des 1,4 million de Franciliens survolés à un niveau supérieur aux recommandations de l’OMS.
➢ Plafonnement du trafic de Roissy à 440 000 mouvements annuels comme prévu à Amsterdam- Schiphol en 2025. Cette disposition s’impose également pour réduire l’impact climatique du secteur aérien en France, en ligne avec les préconisations de l’ADEME.
➢ Adoption d’un couvre-feu entre 22h et 6h, afin de préserver le droit au sommeil des riverains
➢ Interdiction des avions bruyants
➢ Utilisation de nouvelles valeurs-limites Lden 45 et Lnight 40, recommandées par l’OMS, pour la réalisation des différents documents (Carte Stratégique de Bruit, Plan de Gêne Sonore, Plan d’Exposition au Bruit).
Le ministre s’est engagé le 9 mai à étudier des scénarios de plafonnement des aéroports franciliens, tout en écartant la possibilité d’un couvre-feu à Roissy. Ces études seront-elles suivies de restrictions du trafic ? Les associations déposeront un recours en annulation du PPBE de Roissy, afin que soit remis en chantier un nouveau plan d’action réellement efficace, intégrant des mesures de plafonnement du trafic aérien de jour comme de nuit.
Communiqué de presse signé par les associations suivantes:
Associations signataires :
- LES AMIS DE LA TERRE VAL D’OISE
- ENVIRONNEMENT 93
- ADREC FNE ILE-DE-FRANCE
- ADVOCNAR FNE SEINE-ET-MARNE
- AREC FNE VAL d’OISE
- C.E.C.C.T4 MNLE 93 ET NORD-EST PARISIEN
- CIRENA ONASA
- COLLECTIF NON AU T4
- ROSO
- CSNA SOS VALLÉE DE MONTMORENCY
- DIRAP UECNA
- GREENPEACE
Contacts presse :
- Jean-Marie Baty, Président du MNLE 93 et nord-est parisien - 06 70 80 93 15
- Audrey Boehly, Porte-parole du Collectif Non au T4 - 06 77 81 49 40
- Françoise Brochot, Présidente de l’ADVOCNAR - 06 79 51 25 60