
Stop aux nuisances aériennes !
L’Étude d’Impact selon l’Approche Équilibrée (EIAE) de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle constitue une opportunité cruciale pour imposer des restrictions d’exploitation afin de limiter les nuisances sonores et protéger la santé des riverains. Pourtant, les orientations prises par l’État restent insuffisantes : le gouvernement refuse de s’attaquer à la source du problème, à savoir la croissance continue du trafic aérien.
Alors que la consultation publique prend fin ce 18 mars, il est encore temps d’agir pour exiger des mesures à la hauteur des enjeux sanitaires et environnementaux.
Une étude biaisée qui évite le cœur du problème
Le Préfet du Val d’Oise, en charge de cette étude, a d’ores et déjà fait des choix restrictifs sans véritable concertation :
- Aucune réduction du trafic aérien n’est envisagée, malgré les effets avérés des nuisances sonores sur la santé publique (troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires, stress chronique).
- Le scénario de croissance du trafic d’ADP (Aéroports de Paris) est accepté sans discussion : la projection officielle annonce 522 000 mouvements d’avions en 2030, un niveau supérieur à 2019 (504 839) et largement au-dessus de 2024 (466 542).
- Une approche technique insuffisante, qui se limite à l’interdiction de certaines catégories d’avions bruyants sans s’attaquer au volume global des vols, principal facteur d’impact.
Cette consultation ne doit pas être une simple formalité pour entériner une croissance aveugle du trafic aérien. Nous devons exiger de réelles mesures de restriction.
Des exigences claires pour réduire les nuisances
Face à cette situation, les associations environnementales et de riverains demandent des mesures fortes :
- Un plafonnement du trafic aérien à 440 000 mouvements par an, pour inverser la courbe d’augmentation continue.
- Une réduction progressive des vols de nuit, avec un plafond de 30 000 mouvements entre 22h et 6h dès 2025, en vue d’un couvre-feu nocturne complet.
- L’interdiction immédiate des avions les plus bruyants, à savoir ceux de marge acoustique inférieure à 17 EPNdB, de jour comme de nuit.
Le trafic aérien n’est pas une fatalité : des décisions politiques fortes peuvent limiter ses impacts.
- Roissy est l’aéroport européen avec le plus de vols de nuit : 170 décollages et atterrissages nocturnes en moyenne chaque nuit.
- Les nuisances sonores sont un enjeu de santé publique majeur : le risque de maladies cardiovasculaires est 28% plus élevé chez les riverains d’aéroports.
- L’urgence climatique impose de limiter le transport aérien : la croissance du trafic annule les avancées technologiques en matière de réduction des émissions.
