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Le coût socio-économique de la pollution de l'eau

Publié le 17 septembre 2025

L’ONU définit la sécurité en eau comme la capacité d’une population à assurer un accès durable à des quantités suffisantes d’eau d’une qualité acceptable. Cela inclut la protection contre la pollution de l’eau, pour préserver un climat de paix et de stabilité. (1) L’objectif de développement durable numéro 6 définit pour 2030 la nécessité d’assurer un accès à l’eau potable et à son assainissement à un prix abordable pour tous, tout en réduisant les pollutions. (2)

La gestion de l’eau en France est répartie entre des acteurs variés. Si la réglementation dépend de l’UE ainsi que du gouvernement et de ses agences qui peuvent apporter leur expertise (telles que l’OFB), les collectivités locales jouent aussi un rôle particulièrement important. La région et les départements sont responsables de la planification et de l’application de la réglementation, notamment au travers de l’ARS et des directions régionales de l’aménagement, de l’environnement ou encore du logement. Les intercommunalités, parfois regroupées en syndicats mixtes pour certaines compétences (comme la gestion des eaux usées), sont généralement responsables de l’assainissement, de la collecte des eaux usées, ainsi que de la GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations). 

Mais l’eau ne connaît pas les frontières administratives. C’est pourquoi la gestion de l’eau en France est assurée à l’échelle des bassins versants, notamment via l’Agence de l’Eau Seine-Normandie. L’AESN est chargée de financer la protection des ressources en eau et la lutte contre les pollutions. Pour ce faire, elle réunit les acteurs concernés par la gestion de l’eau sur le territoire via le Comité de Bassin. Celui-ci est composé des collectivités locales, de l’État (et ses agences), des usagers, des acteurs économiques (y compris les agriculteurs et les industriels), ainsi que des associations. Bien que consultatif, le Comité de Bassin a pour mission de définir les orientations de gestion de l’eau par l’Agence de l’Eau. Pour cela, il participe notamment à la rédaction du SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Ce document doit, entre autres, déterminer la qualité de l’eau à atteindre, ainsi que les objectifs de protection de la ressource. À plus petite échelle, les sous-bassins sont régis par des Commissions Locales de l’Eau (CLE), dont les membres sont nommés par le préfet. En concertation avec les acteurs locaux, les Commissions Locales de l’Eau établissent le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux), qui est la déclinaison du SDAGE pour le sous-bassin. Si tous les bassins disposent d’un SDAGE, tous les sous-bassins ne sont pas encore établis, et ne disposent donc pas de SAGE. D’autres acteurs prennent également part à la gestion de l’eau: VNF (Voies Navigables de France), les parcs naturels régionaux, ou encore Port de Paris. 

En France, l’eau paie l’eau. Ce principe signifie que les agences de l’eau sont indépendantes financièrement. Elles perçoivent des redevances des collectivités locales. Cela leur permet de financer la préservation de l’eau. Leur budget annuel entre 2019 et 2024 était de 2 milliards d’euros. 

Schéma

Financement de l’eau en France

Les communes et intercommunalités sont responsables de la production et de la distribution de l’eau potable. Elles peuvent faire le choix d’assurer elles-même cette compétence (via une régie comme Eau de Paris ou Eau Publique d’Est Ensemble), ou bien de la déléguer au secteur privé (souvent via Suez ou Veolia). Par exemple, 133 communes de la petite couronne se sont regroupées en un Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF), qui délègue la production et la distribution de l’eau potable à Veolia. Il existe 920 ouvrages de prélèvement pour l’eau potable en Île-de-France. Dans les communes pour lesquelles l’eau est gérée par le SEDIF, la potabilisation de l’eau correspond à 30% du prix de l’eau, soit environ 1,44€ par m³ pour les citoyens. (3) Depuis 2016, les collectivités locales (communes et métropole du Grand Paris) sont également responsables de l’assainissement des eaux usées. Le SEDIF fixe le tarif de l’assainissement de l’eau à 2,4€ par m³, soit environ la moitié du prix de l’eau TTC. À Paris, l’assainissement représente 177,1 M€ par an.

En Île-de-France, pour les communes régies par le SEDIF, la consommation moyenne d’eau est de 100 litres par jour et par personne, soit 36m³ par an (plus pour les personnes plus aisées et moins pour les moins aisées). Avec un coût moyen de 4,46 euros par m³ en 2020 en Île-de-France (4,81 euros en 2023 pour le SEDIF), cela représente en moyenne environ 160 euros de factures d’eau par personne et par an. (3 ; 4 ; 5) La moitié de ces recettes finance les services publics d’assainissement des eaux usées (communes, départements et services d’assainissement), 30% sert à potabiliser l’eau (transformation, gestion infrastructures, transport, …). Les 20% finaux sont les taxes, redevances et TVA. Par exemple, environ 0,40€/m³ reviennent à l’AESN pour la lutte contre la pollution et 6 centimes par m³ sont dédiés à la préservation des ressources. (3 ; 6)

 

Graphique

Les intrants agricoles, premiers responsables de la pollution de l’eau

Les eaux souterraines françaises sont polluées à 14% par des nitrates et à 24,7% par des pesticides utilisés actuellement et dans le passé. (7 ; 8) Afin de dépolluer ces eaux, il faudrait débourser entre 522 et 847 milliards d’euros (hors coûts d’énergie du pompage avant traitement), en grande majorité en raison du coût de la dépollution des nitrates, soit 54 à 91 milliards d’euros par an. (9)

En Île-de-France, les agriculteurs des départements de l’Essonne, des Yvelines, de Seine-et-Marne et du Val d’Oise utilisent des quantités importantes de substances pesticides: plus de 3kg/hectare pour les substances interdites en agriculture biologique en 2022, dont d’importantes quantités de pesticides très toxiques pour les milieux aquatiques et contaminant les eaux souterraines. De manière générale, ces départements sont parmi les plus consommateurs de pesticides à l’hectare en 2022 en France métropolitaine. (10) Les pesticides utilisés sur les parcelles se retrouvent ensuite dans les cours d’eau adjacents, ainsi que dans les nappes phréatiques. Or, c’est de là qu’est extraite l’eau destinée à la consommation humaine : des pesticides et résidus de pesticides peuvent ainsi se retrouver dans l’eau, avant et parfois même après son traitement pour potabilisation.

En Île-de-France, plus de 130 points de captage prioritaires ont été identifiés, dans lesquels les concentrations en pesticides et/ou en nitrates dépassaient les seuils de risque entre 2012 et 2017, et de nombreux autres sont considérés comme sensibles. Un captage est considéré comme sensible lorsque les concentrations en nitrates et/ou en pesticides dépassent 80% du seuil réglementaire (75% pour le bassin Seine-Normandie). Ils deviennent ensuite prioritaires lorsque les gestionnaires du territoire choisissent de s’y intéresser particulièrement, généralement en raison du caractère stratégique des captages desservant de nombreuses personnes. 

Ils concernent majoritairement des nappes d’eau souterraines réparties sur toute la région, mais avec une surreprésentation du territoire de Seine-et-Marne pour les aires d’alimentation de ces points de captage. (11 ; 12 ; 13) Au total, le coût de la dépollution sur le bassin Seine-Normandie est de plus de 160 millions d’euros par an. (11) 

Captage eau

points de prélévement eau

Pour réduire ces coûts, l’AESN, dans son SDAGE, a fait le choix de réduire les pollutions à la source. Pour cela, elle finance les bonnes pratiques des agriculteurs dont les terrains sont connectés aux nappes phréatiques. Ainsi, les pollutions sont évitées et cela a également des impacts positifs pour les agriculteurs et les riverains. (11) D’autres mesures pourraient permettre de participer à la dépollution des eaux, comme restaurer les zones humides (qui filtrent l’eau et améliorent sa qualité). Cela va de pair avec le changement de pratiques agricoles, en particulier le modèle intensif qui assèche les écosystèmes et contribue à la perte de biodiversité. Les services rendus par les écosystèmes en matière de filtration des pollutions et de rétention de l’eau sont difficilement estimables en termes monétaires. Le financement de la reconversion en bio des agriculteurs proches des zones de captage est une piste déjà explorée, avec 60 à 70 M€ déjà dépensés par les agences de l’eau. (9) Ce soutien est également largement moins coûteux que la dépollution de l’eau, car il permet de réduire les pollutions à la source. (11 ; 14)

Dans le rapport «Démocratie à sec», Greenpeace dénonce toutefois l’emprise de l’agro-industrie sur les processus de décision liés à la gestion de l’eau, en particulier grâce à une surreprésentation dans les comités de bassin, ainsi qu’à une marge de manœuvre importante dans le conseil d’administration de l’Agence de l’Eau et au sein des comités de sous-bassins. Cette mainmise sur les instances décisionnaires, par exemple avec la stratégie de la double casquette (des élus locaux qui ont aussi des intérêts privés en faveur de l’agriculture industrielle) et en usant de menaces, intimidations et de violence, se fait au détriment des représentants de l’agriculture biologique et des autres modèles alternatifs, des associations et des autres acteurs (OFB, …). C’est ainsi que sont notamment autorisés des prélèvements importants pour l’agriculture, en particulier du maïs, culture pour laquelle une quantité importante d’intrants est utilisée. (15)

Des coûts majoritairement supportés par les ménages

En conséquence, les redevances sur les prélèvements d’eau sont payées à environ 74% par les usagers en moyenne en France, alors même qu’ils ne représentent que 26% de la consommation d’eau et moins de 20% des prélèvements. En Île-de-France, c’est un peu plus. (16) Il existe donc une disparité entre les redevances payées par les citoyen.ne.s par rapport aux volumes prélevés (en majorité pour l’eau potable). En comparaison, les usages économiques et industriels, ainsi que l’irrigation (dans une moindre mesure), ne participent pas à la même hauteur au financement de leurs prélèvements.

Si l’on prend en compte la consommation d’eau, l’eau potable ne représente que 51% de l’eau consommée en Seine-Normandie, et un peu plus de la moitié des prélèvements. (17) Cela demeure inférieur aux plus de ⅔ de financement des redevances par les usagers domestiques. En comparaison, l’agriculture, qui prélève peu mais est responsable de plus d’un tiers de la consommation d’eau en Île-de-France (58% à l’échelle nationale), ne paye que 7% des redevances pour prélèvements en France. L’utilisation de pesticides induit un surcoût estimé entre 640 millions et 1,14 milliards d’euros en France, qui peut atteindre 215 euros par personne et par an dans les zones les plus touchées, payés par les ménages. (9) 

Il faut également distinguer l’eau prélevée (extraite des milieux) de l’eau consommée, qui correspond à l’eau prélevée ne retournant pas dans les milieux, soit parce qu’elle a été évapotranspirée, soit parce qu’elle a été incorporée (absorbée par les êtres vivants). (16)

Afin d’éviter les pollutions, les ménages peuvent acheter des bouteilles et filtrer l’eau du robinet, ce qui coûte 370 à 394 millions d’euros par an. (9) Cela n’assure cependant pas les consommateurs d’éviter toute contamination, les bouteilles (qu’elles soient en plastique ou en verre) contenant des microplastiques. (18) D’autres coûts s’ajoutent, pour tenter de faire face aux trop hautes concentrations en polluants. Par exemple, l’eutrophisation des captages, le déplacement des captages ainsi que l’interconnexion des réseaux pour mélanger les eaux polluées et les eaux saines (et ainsi réduire le taux final de pollution dans l’eau distribuée), coûteraient entre 100 et 200M€ en France. 

Eutrophisation d’un captage : lorsqu’une zone de captage présente de trop grandes concentrations de phosphore et d’azote, par exemple en raison de l’arrivée de nitrates au point de captage, les écosystèmes aquatiques prolifèrent. Par conséquent, des végétaux et des micro-organismes peuvent se multiplier, ce qui altère la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes et les propriétés physico-chimiques de l’eau. (19)

Les coûts d’assainissement des eaux usées sont également importants. En 2022, 3900 tonnes de pollutions ont été extraites du réseau parisien ou stockées durant l’année : principalement (3400 tonnes) des matières en suspension (particules de différentes tailles, comme du sable par exemple). (5) À Paris, 88,8 millions d’euros ont été dépensés en exploitation et 88,3 millions d’euros investis pour l’assainissement des eaux usées, soit 177,1 millions d’euros. (5) Les eaux usées représentent les eaux domestiques usées, mais également l’eau prélevée individuellement par des établissements ainsi qu’une partie de l’eau de pluie. Celle-ci se charge des polluants aériens avant de ruisseler sur les infrastructures, les routes et les toîts des voitures, collectant des polluants (poussières, hydrocarbures, pesticides, métaux), avant de se retrouver, pour partie, dans les canalisations. (20 ; 21)

Les quelque 530 stations d’épuration d’Île-de-France collectent les eaux usées et les traitent pour les débarrasser des huiles, matières minérales et matières organiques (issus des produits ménagers médicaments, excréments et autres déchets rejetés) qu’elles contiennent. L’azote et le phosphore doivent également être éliminés, afin que les eaux rejetées ne soient pas trop riches en matières fertilisantes (ce qui causerait une eutrophisation des milieux). Les résidus, sous forme de boues, sont incinérés, compostés ou réutilisés pour la fertilisation agricole. (21)

En Île-de-France, les trois quarts des eaux usées urbaines sont traitées dans 5 stations d’épuration, dont une n’était pas conforme aux exigences établies en France quant à la qualité de l’eau après traitement en 2023 (Seine-aval, qui traite 60% des eaux de l’agglomération parisienne). 21 autres stations de la région ne sont pas conformes, parmi celles traitant les eaux de communes de plus de 2000 équivalent-habitants. (22 ; 23 ; 24)

Les pollutions de l’eau viennent donc de multiples sources, y compris les citoyens, mais aussi les bâtiments et infrastructures, ainsi que le trafic routier. 

Enfin, les usages industriels de l’eau altèrent également sa qualité : l’eau est utilisée pour refroidir les installations, comme c’est le cas dans les centrales nucléaires ou bien pour les data centers, qui prolifèrent actuellement. Bien que peu d’eau soit consommée, les quantités d’eau rejetées sont plus chaudes que celles de l’eau prélevée. Or, plus la température de l’eau est élevée, moins on y retrouve d’oxygène dissous. Par conséquent, la biodiversité est affectée. (25) 

Certaines industries rejettent des PFAS, qui sont des polluants éternels. Ils sont utilisés notamment dans les pesticides, mais aussi pour des utilisations industrielles, par exemple dans les gaz réfrigérants. On les retrouve ensuite dans les cours d’eau, les nappes, mais aussi les stations d’épuration et l’eau de pluie. Ainsi, des polluants cancérogènes et interdits ont ainsi été retrouvés en faible quantité à Paris. Cependant, cette mesure ne prenait pas en compte les TFA, un polluant éternel qui est à la fois un composant des PFAS et un produit des PFAS lors de leur désintégration. Les TFA sont les polluants les plus mobiles, solubles et stables : ils peuvent ainsi contaminer les eaux pour des siècles et ne sont généralement pas éliminés par les stations d’épuration. C’est donc le PFAS le plus présent dans l’eau car il représente 99% des PFAS retrouvés dans les eaux européennes. Les TFA présentent donc des concentrations préoccupantes dans toute l’Europe, et particulièrement à Paris, deuxième lieu dans lequel la concentration est la plus élevée. (26 ; 27)

Bien qu’encore mal connues, les conséquences sanitaires de l’absorption de PFAS, en particulier de TFA, sont nombreuses : malformations génitales, cancers, maladies cardio-vasculaires, mais aussi troubles du métabolisme des graisses et obésité. Ce sont aussi des perturbateurs endocriniens et ils affectent le système immunitaire. Pourtant, l’UE ne prévoit pas de limitations réglementaires des TFA. (27) Tout cela affecte également les milieux et la biodiversité. (28)

La dépollution serait possible via des filtrations spécifiques sur résines échangeuses d’ions ou par osmose inverse basse pression. Les coûts chiffrés pour l’ensemble de l’hexagone seraient de 2,27 Md€, mais pourraient atteindre 25 Md€. (26)

Le coût sanitaire de la pollution

Au-delà des coûts directement induits par les processus de potabilisation (dépollution) et d’assainissement de l’eau, d’autres coûts socio-environnementaux sont plus difficiles à estimer. Cela comprend notamment le coût sanitaire des pollutions. En effet, si la causalité demeure souvent difficile à établir, la corrélation entre le niveau de pollution de l’eau et les cas de cancers est démontrée. (14 ; 29 ; 30) L’exposition aux pesticides augmente les risques de tumeurs cérébrales et de cancers (prostate, ovaire, poumon), en particulier pour les professionnels (agriculteurs, saisonniers, ouvriers de l’industrie des pesticides, employés des chemins de fer, des espaces verts et des voiries). (30) 

Ainsi, les coûts environnementaux et sociaux (cancers, maladies) de la pollution aux pesticides sont sous-estimés : si on prend en compte les conséquences de l’exposition chronique, alors les pesticides coûtent beaucoup plus qu’ils ne rapportent. (14)

Conclusion

Les ménages paient ainsi de plusieurs manières la pollution de l’eau : une première fois via leurs factures, une seconde fois par les comportements mis en place pour éviter les pollutions, et une dernière fois en étant malades à cause des pollutions diffuses. 

Ainsi, en prenant seulement les coûts liés à la pollution de l’eau par les nitrates et pesticides (potabilisation, déplacement des captages et désengorgement des réseaux), 4,6 milliards d’euros par an sont déjà dépensés à l’échelle nationale. (28)

Depuis 1964, le principe du pollueur-payeur est inscrit dans la loi. Cependant, il est souvent difficile de déterminer avec précision quels acteurs sont responsables des pollutions. Un autre principe, celui de l’utilisateur-payeur, permet de faire payer les consommateurs d’eau. Ainsi, ce sont les pollués qui paient pour ceux qui polluent… alors que le système a soit-disant été conçu pour que les pollueurs paient pour la pollution engendrée.

En définitive, il est nécessaire de redéfinir le fonctionnement du financement de l’eau en France, en particulier à l’échelle des bassins. Grâce à une meilleure répartition des coûts, l’eau consommée pourrait être facturée en plus grande proportion aux agriculteurs irrigants (notamment les producteurs de maïs). Ainsi, ce poids se reporterait principalement sur l’agro-industrie, ce qui pourrait inciter à changer les pratiques agricoles. Par exemple, les résidus de pesticides utilisés dans le passé se retrouvent encore aujourd’hui dans les nappes. Leur élimination progressive par les milieux permet de gagner progressivement en qualité de l’eau, mais cela ne suffit pas encore pour toutes les masses d’eau. En effet, à l’échelle du bassin Seine-Normandie, plus d’un quart des cours d’eau et 61 % des nappes sont impropres, majoritairement en raison de pesticides autorisés et de leur dégradation. (11)

De plus, avec une meilleure répartition des redevances pour pollution, l’agriculture biologique et les pratiques alternatives seraient incitées. Le report des coûts sur les prix alimentaires pourrait soutenir un changement de pratiques alimentaires et serait compensé par un allègement des factures d’eau des ménages.