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Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 : quel impact carbone ?
En avril 2025, un nouveau rapport commandité par la délégation interministérielle aux Jeux Olympiques et Paralympiques a été publié. Plus complet et documenté que le bref bilan à chaud publié en décembre dernier par le Comité d’organisation des JO de Paris 2024, il apporte un éclairage approfondi sur les engagements environnementaux de l’événement. FNE Île-de-France salue les efforts fournis pour réduire l’impact écologique d’une manifestation de cette ampleur, tout en appelant à la vigilance sur l’évaluation de leur durabilité réelle à long terme.
Une empreinte carbone divisée par deux
Objectif ambitieux fixé dès la candidature : réduire de 50 % l’empreinte carbone par rapport aux éditions de Londres 2012 et Rio 2016. Résultat revendiqué : 1,59 million de tonnes équivalent CO₂, soit -54,6 % d’émissions. À noter que Paris 2024 a comptabilisé l’ensemble des scopes 1, 2 et 3, y compris les déplacements des spectateurs – une transparence méthodologique que nous saluons.
Une stratégie structurée autour de la sobriété
Pour atteindre cette performance, Paris 2024 a misé sur trois leviers :
La construction limitée d’infrastructures : seul un centre aquatique, un village des athlètes et un village des médias ont été bâtis. Le reste repose sur des équipements existants ou temporaires.
Des opérations optimisées : alimentation électrique renouvelable pour 98,4 % des besoins, réduction de la part de viande dans la restauration (40 % de repas végétariens), matériel loué ou reconditionné à 75 %.
Une gestion des déplacements : transports en commun privilégiés (87 % des spectateurs), 415 km de pistes cyclables et navettes mutualisées.
Économie circulaire et protection de la biodiversité
Les organisateurs ont mené un travail d’évaluation inédit sur 6 millions d’actifs utilisés pendant les Jeux, dont 90 % ont été réemployés ou redistribués via des dons ou des braderies solidaires. En parallèle, 300 tonnes de denrées ont permis de fournir 600 000 repas à des publics en précarité alimentaire, en partenariat avec les Restos du Cœur et d’autres associations.
Des mesures spécifiques ont également été mises en œuvre pour limiter l’impact sur la biodiversité : 1 700 protections d’arbres, 140 000 m² de protection des sols, bouées sans ancrage à Marseille, soutien à la LPO pour accompagner les acteurs du sport sur la prise en compte de la faune et de la flore.
Compensation des émissions résiduelles
Pour les émissions restantes, Paris 2024 a soutenu des projets certifiés Gold Standard et VCS dans les pays les plus touchés par le dérèglement climatique (Afrique, Asie, Amérique latine), ainsi que des projets forestiers labellisés bas-carbone en France, notamment en Île-de-France.
Un modèle à valoriser à suivre de près
FNE Île-de-France salue l’engagement de Paris 2024 à concevoir des Jeux plus sobres, plus circulaires et plus ouverts à la société civile. Le recours à des indicateurs publics, à des outils comme le Coach Climat événements, et la production de guides d’écoconception laissent une base utile pour la suite.
Cependant, l’impact à long terme des aménagements, des dynamiques d’urbanisation et de l’héritage matériel des Jeux doit continuer à être évalué, notamment en Île-de-France. La logique de « compensation » ne doit pas devenir un palliatif, mais rester un ultime recours après réduction effective.
Les enseignements tirés de Paris 2024 doivent désormais inspirer l’ensemble des organisateurs d’événements, pour ancrer dans la durée des pratiques réellement durables et équitables.
Télécharger l’évaluation ex-post de l’impact carbone des JOP Paris 2024